Pour une Afrique solide comme le Pont-neuf
Sur un continent qui représente la deuxième opportunité d’affaires de l’industrie mondiale de la santé. Où la demande dans le secteur de la santé est forte mais localement mal desservie, le secteur privé pourrait jouer un rôle déterminant.
L’Afrique connaît une chape de plomb des maladies transmissibles, non-transmissibles et socio-comportementales auquel s’ajoutent l’analphabétisme, la pauvreté, le sous- développement qui sévissent en ce continent. Désastreusement, elle se situe à l’ultime position de tous les indicateurs de santé et de développement voire un taux de mortalité africain de 15 pour 1000, le plus élevé de tous les continents. Toutefois, il vaut mieux bâtir sur un terrain vague que sur un terrain déjà aménagé.
Il vaut mieux partir de rien et se nourrir de tout que partir de tout et se nourrir de rien
La contribution à la création d’emploi et la réduction du chômage est une lapalissade comme l’industrie sanitaire pourrait également générer 16 millions d’emplois en Afrique. L’arrivée de nouveaux acteurs privés du secteur de la santé pourrait entraîner le développement d’une industrie locale, si les investissements nécessaires sont consentis « C'est une opportunité extraordinaire pour le secteur privé et pour les médecins tunisiens qui sont non seulement hautement qualifiés mais aussi reconnus à l’échelle internationale pour inonder le marché africain», souligne. Moncef Ben Ayed, médecin anesthésiste réanimateur Directeur de la Clinique Amen La Marsa. Indéniablement, l’afrique est un pôle d’attraction qui continue de séduire les investisseurs.
Des signaux positifs parviennent aux investisseurs
A cet égard, Moncef Ben Ayed affirme que « L’afrique présente des opportunités extraordinaires nettement en Afrique francophone et subsaharienne mais malheureusement la Tunisie est à la traîne par rapport au Maroc et à la Turquie dans le sens de l’exploitation des investissements africains » Citant par la suite trois signaux phares qui éclaircissent l’investissement en Afrique : • une gouvernance régionale qui se consolide via des organismes comme L’OHADA, l’organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires dont l’objectif cardinal est l’intégration juridique des 17 États membres pour permettre aux entreprises d’oeuvrer dans des conditions d’investissement favorables. • Une fiscalité de plus en plus captivante. Notamment, le Kenya a promulgué plus de 140 lois favorables aux investissements ces dix dernières années. • Une classe moyenne en pleine prospérité accédant à un pouvoir d’achat augmenté et des habitudes de consommation diversifiées. La Banque africaine de développement estime ainsi que 34% de la population du continent appartient déjà à la classe moyenne, et que celle-ci atteindra 42% en 2060. Côté pays, le Nigeria, première économie du continent en 2016, l’éthiopie, la Côte d’ivoire, le Ghana ou encore le Sénégal seront les marchés les plus valorisés par les investisseurs d’ici 2020, ce qui ressort de l’étude du cabinet Havas Horizons. Un classement qui s’explique par les perspectives économiques intéressantes de ces pays et une certaine stabilité politique.
Comment concevoir sa stratégie d’investissement ?
En effet, deux stratégies se démarquent : • Choisir un modèle d’implantation qui intègre des ressources locales : création d’une filiale, établissement d’un partenariat privilégié avec un acteur local, constitution d’une joint-venture… quelle que soit la formule retenue, penser et recruter local, et étudier de près les caractéristiques de l’offre et de la demande locales lors de la constitution de votre business plan afin de réussir sur ce marché. • En revanche, « il n’existe pas d’acteurs locaux ou de bons collaborateurs qui connaissent le métier dans le secteur de la santé en Afrique subsaharienne, l’afrique est une terre vierge. Ainsi il fallait penser à une deuxième stratégie qui suppose un investissement bien étudié autonome qui repose sur diagnostic prospectif du risque d’investissement » ajoute Moncef Ben Ayed. • Tabler sur le long terme : capter de façon optimale le potentiel de croissance offert par l’économie africaine suppose un investissement long et réfléchi, apte à suivre le rythme et les modalités de développement propres à ce marché. Ce désir de franchir des marchés africains et de coopérer pour améliorer la santé, ses innovations, ses augmentations spectaculaires de ressources, auront, bien sûr, un impact.