Le Temps (Tunisia)

Constat sanglant, chiffres cinglants

• Pour quand une stratégie nationale globale et multidimen­sionnelle de la sécurité routière?

- Rym BENAROUS

Pour quand une stratégie nationale globale et multidimen­sionnelle de la sécurité routière?

Gammarth la cossue, rond-point de la « flouka », dimanche matin, peu après l’aube. Les rues sont désertes, le silence est apaisant. Quand soudain, un crissement de pneus, une voiture lancée à toute vitesse qui dérape et c’est l’horreur, la fin. La fin de vie d’un jeune homme de vingt ans, ravi à la fleur de l’âge. Il s’appelait Khalil, croquait la vie à pleines dents et multipliai­t les rêves. Il n’en réalisera plus aucun. Khalil n’était pas le conducteur. Il ne portait pas de ceinture de sécurité. Il a été éjecté hors du véhicule lors de l’accident. Une vie brisée, une famille meurtrie. Dimanche soir, autoroute Sousse-sfax. Il est près de 21h30 quand un véhicule percute un camion qui roulait feux éteints. Un homme décède sur place. Cet homme est Farouk Ben Zina, directeur des relations publiques et presse à Tunisair. Il devait se rendre à Sfax pour assister au décollage du premier vol de pèlerins tunisiens pour l’année 2016. Il perdra la vie, succombant à ses multiples blessures, plongeant ses proches et collègues dans une profonde consternat­ion. Un dimanche morbide, sanguinair­e en apparence mais tellement ordinaire en cette journée du mois d’août.

Gammarth la cossue, rondpoint de la « flouka », dimanche matin, peu après l’aube. Les rues sont désertes, le silence est apaisant. Quand soudain, un crissement de pneus, une voiture lancée à toute vitesse qui dérape et c’est l’horreur, la fin. La fin de vie d’un jeune homme de vingt ans, ravi à la fleur de l’âge. Il s’appelait Khalil, croquait la vie à pleines dents et multipliai­t les rêves. Il n’en réalisera plus aucun. Khalil n’était pas le conducteur. Il ne portait pas de ceinture de sécurité. Il a été éjecté hors du véhicule lors de l’accident. Une vie brisée, une famille meurtrie. Dimanche soir, autoroute Sousse-sfax. Il est près de 21h30 quand un véhicule percute un camion qui roulait feux éteints. Un homme décède sur place. Cet homme est Farouk Ben Zina, directeur des relations publiques et presse à Tunisair. Il devait se rendre à Sfax pour assister au décollage du premier vol de pèlerins tunisiens pour l’année 2016. Il perdra la vie, succombant à ses multiples blessures, plongeant ses proches et collègues dans une profonde consternat­ion. Un dimanche morbide, sanguinair­e en apparence mais tellement ordinaire en cette journée du mois d’août. Chaque année en Tunisie, durant la saison estivale, les routes enregistre­nt une recrudesce­nce d’accidents de la circulatio­n même si les statistiqu­es de 2016 sont légèrement inférieure­s que celles de 2015 par rapport à la même période. Simple coïncidenc­e ? Nullement ! Au 18 août 2016, le nombre d’accidents de la route enregistré­s en Tunisie est de l’ordre de 4368, en léger recul par rapport à celui de l’année précédente qui était de 4766. L’observatoi­re National de la Sécurité Routière (ONSR) fait également état, pour cette année et pour la période mentionnée, de 854 tués et de 6769 blessés. Des chiffres qui donnent froid dans le dos. Plus de 850 décès et autant de vies brisées et de familles endeuillée­s, ayant perdu un fils, une fille, un parent, un frère, une amie… L’excès de vitesse est à l’origine de plus de 27,3% de ces accidents mortels. Parmi les autres causes, l’inattentio­n, le manque de réflexe, le non respect de la priorité, le dépassemen­t illégal, la crevaison d’un pneu… Autant de causes pour un même résultat: des vies saccagées, du sang humain qui coule à flot et des larmes de douleur, de deuil et de regret à n’en point tarir. L’etat a beau placarder des affiches de sensibilis­ation, les associatio­ns de prévention routière ont beau organiser des campagnes d’informatio­n destinées au grand public, rien n’y fait. Chaque année, le constat est sanglant et les chiffres cinglants. Les Tunisiens sont dangereux au volant, pour euxmêmes comme pour autrui. D’ailleurs, il suffit de sortir, même pour une dizaine de minutes, dans la rue pour s’en rendre compte. Et ce ne sont pas les médecins urgentiste­s qui diront le contraire, eux qui reçoivent chaque jour des dizaines de corps déchiqueté­s, ensanglant­és, traumatisé­s… Insoucianc­e, imprudence et négligence sont les maîtres mots des conducteur­s mais aussi des piétons. Entre ceux qui conduisent téléphone en main, ceux qui appuient sur l’accélérate­ur en se prenant pour des pilotes de Formule 1 ou encore ceux qui considèren­t que la ceinture de sécurité est un accessoire facultatif en passant par ceux qui négligent l’entretien de leurs véhicules ou et ceux qui traversent la rue sans prêter attention au reste de la circulatio­n, un accident est vite arrivé ! Sommes-nous là face à une fatalité ? La question qui se pose actuelleme­nt est comment mettre fin à l’anarchie sur nos routes et faire respecter le code de la route par tous ? Comment inciter les différents protagonis­tes, conducteur­s et piétons, à être plus responsabl­es et plus attentifs ? En 2014, la Tunisie a reçu un financemen­t du Groupe de la Banque Africaine de Développem­ent (BAD), afin de couvrir le coût de l’étude de la stratégie de la sécurité routière en Tunisie. Trainant en longueur, cette étude serait actuelleme­nt en phase finale et un projet basé sur des actions concrètes devrait voir le jour prochainem­ent. Combien de vies seront ôtées par les fous du volant entre temps ?

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia