Et retour à la table des négociations…
Deux mois et presque trois semaines après l’annonce de l’initiative de Béji Caïd Essebsi, le nouveau gouvernement d’union nationale, présidé par Youssef Chahed, vient enfin de voir le jour après de longues et laborieuses négociations. Annoncée au cours de la journée du samedi, la nouvelle composition n’a pas laissé de marbre les partis politiques et, attention, on ne parle pas des partis de l’opposition mais de ceux qui font partie de la coalition au pouvoir !
Deux mois et presque trois semaines après l’annonce de l’initiative de Béji Caïd Essebsi, le nouveau gouvernement d’union nationale, présidé par Youssef Chahed, vient enfin de voir le jour après de longues et laborieuses négociations. Annoncée au cours de la journée du samedi, la nouvelle composition n’a pas laissé de marbre les partis politiques et, attention, on ne parle pas des partis de l’opposition mais de ceux qui font partie de la coalition au pouvoir ! Cela a commencé avec Afek Tounes dont le président, Yassine Brahim, a assuré avoir été informé de la composition de la nouvelle équipe en suivant les informations télévisées comme tout le monde. Expliquant avoir eu une discussion téléphonique avec Youssef Chahed quelques heures auparavant, l’ancien ministre de l’investissement et de la Coopération internationale a exprimé son étonnement quant à l’accélération du processus. A l’issue de la tenue de son Conseil national, Afek Tounes a publié un communiqué où il explique avoir l’intention de soutenir le gouvernement en question et en précisant que la participation est un devoir national. Toutefois, le parti a exprimé sa réserve quant à la composition de l’équipe et a annoncé que ses représentants auront une nouvelle rencontre avec Youssef Chahed à qui ils transmettront leur avis. Après la publication de ce communiqué, certains ont qualifié Yassine Brahim de mauvais perdant, or le concerné a annoncé son retrait du gouvernement bien avant cette annonce, expliquant qu’il comptait se consacrer plus aux affaires de son parti. Cependant, la réaction d’afek Tounes n’en demeure pas moins impulsive puisqu’il semblerait que la principale motivation qui soit derrière toute l’histoire soit la nomination de Mehdi Ben Gharbia à la place de Kamel Jendoubi. Mehdi Ben Gharbia et Yassine Brahim ont en effet eu beaucoup de querelles notamment à l’époque de l’affaire de la banque Lazard ou encore de l’évincement d’afek Tounes du bureau de l’assemblée des représentants du peuple. Comme nous l’avons annoncé en fin de la semaine dernière, l’union patriotique libre (UPL) n’a pas été convoquée à participer au sein de ce nouveau gouvernement. Toutefois, et contrairement à tout ce qui a été dit et écrit, le président de L’UPL, Slim Riahi, a indiqué, dans une déclaration accordée à l’agence TAP, que c’est la direction du parti qui a décidé de se retirer de la nouvelle formation. Selon lui, le nouveau gouvernement aura le même manque d’harmonie que celui d’habib Essid. Slim Riahi a expliqué que la décision de voter pour ou contre le nouveau gouvernement reviendra au bureau politique tout en assurant que Youssef Chahed aura besoin de 170 voix au sein du Parlement afin de pouvoir travailler confortablement. Les choses ne sont pas en meilleur état au sein de Nidaa Tounes à en croire son président de bloc parlementaire, Sofiene Toubel. Ce dernier a déclaré que dix-neuf députés menacent de démissionner du bloc et ce afin de contester la nouvelle équipe gouvernementale. Selon Toubel, la réunion du bloc parlementaire – tenue afin d’examiner la composition du gouvernement Chahed – ne s’est pas déroulée dans une ambiance calme. Tout comme pour Afek Tounes, une délégation de négociateurs du Nidaa rencontrera Youssef Chahed et l’informera des réserves du mouvement. Pour le directeur exécutif du même mouvement, Hafedh Caïd Essebsi, soutenir le nouveau gouvernement est un devoir national pour tous les Tunisiens. Insistant sur la présence des jeunes et des femmes, Caïd Essebsi junior a assuré que la nouvelle équipe travaillera en totale harmonie avec le nouveau gouvernement vu qu’il sera soutenu par un grand nombre des partis politiques. Hafedh Caïd Essebsi n’a apparemment pas fait la mise-à-jour des réactions des partis, à commencer par celui même qu’il dirige, avant de donner une déclaration pareille… Ennahdha nous a toujours habitué à la discrétion dans ses prises de position et cela ne risque pas de changer avec la déclaration de son chef, Rached Ghannouchi, qui a déclaré que les députés voteront la confiance pour le gouvernement de Youssef Chahed et ce malgré quelques réserves. Pour sa part, le président du Conseil de la choura, Abdelkarim Harouni, a annoncé que des représentations du mouvement rencontreront Youssef Chahed avant la plénière du vote et ce afin de discuter les points de divergences. En 2015, Habib Essid avait dû revoir son équipe avant de la présenter devant L’ARP à cause des protestations des partis politiques. Il semblerait que Youssef Chahed serait appelé à refaire la même chose ce qui risque de poser des problèmes puisque le nouveau chef du gouvernement a déjà présenté, officiellement, la composition de son équipe au président de la République qui a lui-même informé le président de L’ARP. Les partis continuent leurs rencontres en attendant que leurs représentants tentent de trouver des accords avec Youssef Chahed.