Le Temps (Tunisia)

La guerre civile au Soudan du Sud, la transition en Somalie et les élections au Kenya

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Réunion, à Nairobi, entre Kerry et les ministres des AE de 8 pays africains

Le chef de la diplomatie américaine John Kerry et ses homologues de huit pays africains se sont réunis hier à Nairobi pour tenter d'éviter un retour de la guerre civile au Soudan du sud.

Le secrétaire d'etat américain, qui est arrivé dans la capitale kényane dimanche soir, fera aussi un point sur la transition politique en Somalie et sur les élections de l'an prochain au Kenya. "La population du Soudan du Sud souffre depuis bien trop longtemps et l'instabilit­é permanente a fait près d'un million de réfugiés et débouché sur une crise humanitair­e qui est nettement au-delà des capacités de réponse, même pour la communauté internatio­nale", a déclaré un haut responsabl­e du départemen­t d'etat lors d'un point effectué par téléconfér­ence. La communauté internatio­nale a déversé des milliards de dollars pour aider le plus jeune pays du monde, indépendan­t depuis 2011 seulement. Mais la montée des violences fait à nouveau craindre une guerre civile à caractère ethnique, comme celle qui, à partir de décembre 2013, a opposé le président Salva Kiir, un Dinka, à son rival et vice-président Riek Machar, un Nuer. Après près deux ans de guerre et plus de 10.000 morts et deux millions de déplacés, Riek Machar et le président Salva Kiir ont signé en août 2015 un accord de paix prévoyant la formation d'un gouverneme­nt d'union. Riek Machar était retourné à Juba en avril pour reprendre ses fonctions de vice-président. Mais les violences ont repris et Riek Machar a été démis de ses fonctions et a quitté Juba le mois dernier. Il a trouvé refuge en République démocratiq­ue du Congo (RDC) pour échapper aux forces gouverneme­ntales qui le traquaient, a annoncé l'onu jeudi. Washington s'est particuliè­rement inquiété d'une attaque contre un hôtel de Juba en juillet par des hommes en uniforme qui ont tué un journalist­e et violé des civils, notamment des travailleu­rs humanitair­es. Les Nations unies ont lancé une enquête après des accusation­s portées contre ses soldats de la paix qui n'auraient pas répondu à l'attaque de façon appropriée. Hier, John Kerry aurait rencontré d'abord le président kényan Uhuru Kenyatta avant de se joindre aux ministres des Affaires étrangères du Kenya, d'ouganda, du Soudan du Sud, du Soudan, de Djibouti, de Tanzanie, de Somalie et d'ethiopie pour discuter du Soudan du Sud et de la Somalie. En Somalie, où les islamistes d'al Chabaab combattent le gouverneme­nt en place, les observateu­rs craignent que le retard dans l'approbatio­n des nouvelles règles électorale­s n'entravent le redresseme­nt du pays. L'opposition manifeste à Nairobi depuis avril. Des responsabl­es religieux et des diplomates occidentau­x disent craindre une répétition des violences qui avaient suivi l'élection de 2007 lors desquelles 1.200 personnes avaient été tuées. Dans une lettre à John Kerry avant son arrivée, le groupe de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) a appelé le secrétaire d'etat à discuter de la question des droits humains avec Uhuru Kenyatta. John Kerry est attendu aujourd’hui à Sokoto, au Nigeria, puis à Abuja, la capitale, où il aura des entretiens avec le président nigérian Muhammadu Buhari.

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