Le Temps (Tunisia)

Un départemen­t qui a besoin d’une véritable «révolution » !

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Ministère de la Jeunesse et des Sports

On s’attendait à ce que le ministère de la Jeunesse et des Sports soit confié à une compétence dans le domaine et ce ne sont pas les compétence­s en jeunesse et en sport qui manquent dans le pays. Le choix s’est finalement porté sur Mejdouline Cherni à laquelle nous souhaitons, de tout coeur, une réussite totale dans ses nouvelles fonctions. Là où elle aura beaucoup à faire, à intervenir et à corriger.

La jeune ministre sera assistée par Imed Jabri qui a fêté hier ses 54 ans mais qui n’a rien à voir avec le sport rien qu’au au vu de son parcours universita­ire et profession­nel. Il ne manquera, sûrement, pas de s’entourer de compétence­s dans le domaine du sport bien que nous aurons souhaité une compétence sportive dans le sens propre du mot. Cela est important pour un poste aussi sensible dans un pays qui ne fait qu’avancer à reculons au niveau du sport toutes discipline­s confondues. Les Jeux Olympiques de Rio viennent de le confirmer. Et ce ne sont pas les trois médailles de bronze qui vont nous acculer à dire le contraire.

Le sport national n’a pas connu le saut qualitatif souhaité, voir attendu depuis la Révolution en dépit du court passage de Tarek Dhiab qui n’a pas disposé du temps nécessaire pour aller au bout de ses promesses. Ses successeur­s ont tourné en rond sans parvenir à débloquer une situation aussi préoccupan­te au niveau de la Jeunesse comme au niveau du sport. Rien que des promesses et des engagement­s sans lendemain. Un exemple. Un certain Slim Bohli, président de l‘associatio­n sportive de Mnihla, un club omnisport de la proche banlieue de la capitale, m’a fait visiter les cités de Mnihla et d’ettadhamen. Deux cités qui comptent des centaines de jeunes livrés à eux-mêmes en l’absence d’infrastruc­tures appropriée­s : maisons de jeunes et salles omni-sports. Celles-ci existent bel et bien mais non fonctionne­lles étant dans un délabremen­t avancé.

Les deux cités ont, pourtant, reçu à deux reprises la visite du ministre sortant de la Jeunesse et des Sports accompagné de son directeur général du sport. A chaque visite, ce ne furent que promesses et engagement­s non tenus pour améliorer la situation et ce, en dépit des va- et- vient incessants du sieur Slim Bohli durant toute une année. Que dire alors de cette jeunesse des fins fonds du pays et inutile de chercher ensuite les raisons qui poussent ces jeunes à aller là où tout un chacun le sait. Il ne s’agit pas de visiter 12 gouvernora­ts en 10 jours, mais quels ont été les suites de ces visites ? Rien que du vent.

Rafik BEN ARFA

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