Le Temps (Tunisia)

Pour tout l'or du Brésil !

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et son soleil quotidien dont le cours élevé ne varie jamais. Yves Bigot notait finement aussi que les coupes du monde remportées par le Brésil jusqu'en 1994 scellaient le mariage de l'or et de l'ébène, le doré qui ne brille jamais aussi beau que sur la peau noire (référence à la Seleção métissée d'afrique)… Suède 1958 : première Toison

d'or En football, la conquête de l'or avait été longue et marquée par une malédictio­n tenace. Car on perd la raison ou la vie à trop vouloir l'or et le posséder (voir le mythe du roi Midas). Au Mondial 1950, la statuette dorée (coupe Jules Rimet) si convoitée échappa à la Seleção qui avait cru la remporter avant même de l'avoir disputée face à l'uruguay (1-2). Le drame du "Maracanaço" était là pour rappeler que la quête durerait encore huit longues années avant que les nouveaux Argonautes Didi, Pelé, Vava et Garrincha ne ramènent la Toison d'or au pays (1958). Après la Suède, le Chili et le Mexique, la Coupe Jules Rimet resta définitive­ment au Brésil avant que son équipe ne conquiert le nouveau trophée doré créé en 1974 et décroché en 1994 et 2002. Mais la quête n'était pas achevée : manquait au Brésil l'or de la médaille du tournoi olympique qui avait fait la richesse de ses rivaux sud-américains. Car outre la "soif de l'or", littéralem­ent, qui exacerbait la volonté de triomphe aux Jeux olympiques, c'est encore et toujours la vieille rivalité de la Seleção avec la Céleste (Uruguay) et l'albicelest­e (Argentine) qui obsédait le quintuple champion mondial.

L'écusson qui orne le maillot uruguayen affiche quatre étoiles : les deux coupes du monde de 1930 et 1950, plus les deux tournois olympiques de 1924 et 1928 que la patrie de Cavani et Suárez a toujours considérés comme des titres mondiaux incontesta­bles. Soucieuse elle aussi de rehausser son palmarès internatio­nal en égalant sa jumelle de la Plata, l'argentine s'est récemment mise à jour en raflant deux médailles d'or olympiques. En 2004 (Athènes) et surtout en 2008 (Pékin), lesgauchos avaient mis le paquet en alignant en Chine Riquelme, Messi, Mascherano, Di María, Agüero, Lavezzi, Gago ou Zabaleta. En demies, ils avaient balayé les Brésiliens 3-0… Neymar, l'autre pibe de oro En 2012, à Londres, la Seleção partait favorite avec un gang calibré pour gagner enfin : Hulk, Neymar, Pato, Thiago Silva, Ganso, Lucas et Marcelo. Mais c'est le Mexique, l'autre mythique "Pays de l'or" (celui des Aztèques), qui priva le Brésil de la médaille suprême (2-1). Restait le rendez-vous ultime pour s'assurer de ce titre universel qui faisait défaut à la bijouterie nationale : Rio 2016 ! À la maison, tous les espoirs reposaient sur les frêles épaules de Neymar, unique héros d'un futebolpas­sé au laminoir allemand au Mondial 2014 (1-7)… Et comme dans les contes et légendes qui finissent en épopée triomphale, la quête de l'or a été couronnée de succès. En battant l'allemagne en finale (1-1, puis 5 tab à 4), le Brésil a exorcisé les démons de 2014. Superstiti­eux comme aucun autre peuple au monde, le Brésil s'est aussi assuré que sa victoire face à la Mannschaft atteste que le nouveau Maracanã n'est pas maudit comme l'était l'ancien de 1950. Dans la nouvelle enceinte carioca, la Seleção a gagné la Coupe des confédérat­ions 2013 et le tournoi olympique. L'année 2016 aura donc été celle des premières avec la victoire du Portugal à l'euro et de son fils colonial, le Brésil, aux JO. Mais la quête de l'or n'est jamais finie ! Même si le tournoi olympique ne compte pas autant qu'un Euro ou qu'une Ligue des champions, la compétitio­n individuel­le pour le Ballon d'or (puisque c'est de ça qu'il s'agit) a jeté un concurrent sérieux entre les pattes de CR7 : Neymar da Silva Santos Junior. Le capitaine de laseleção, acteur très attendu et pile au rendez-vous du grand tournoi et auteur d'un coup franc sublime et du tir au but victorieux, a brillé à un niveau "universel". Voilà donc Neymar embringué à la poursuite de Cristiano dans sa ruée vers l'or. Il a encore quelques mois pour accéder au trésor avant l'atlante de Madère… Les finales des sports collectifs ont marqué la journée de clôture des Jeux Olympiques de Rio. Une clôture à marquer d’une pierre noire pour le handball français qui a perdu en l’espace de quelques heures deux médailles en or, Hommes et Dames. Passe pour les Françaises, battues par leurs homologues russes (22-19) en dépit de leur bonne seconde mi-temps (12-12).le coup de massue est venue des Danois qui ont empêché les coéquipier­s des frères Karabatic de faire la passe de trois après les médailles d’or des deux dernières éditions d’athènes (2008) et de Londres (2012).

A titre de rappel, Danois et Français faisaient partie du même groupe A que la Tunisie et rien ne laissait prévoir une défaite de la France après le match qui les a mis aux prises lors de l’ultime journée du tour préliminai­re. La France l’ayant emporté sur le score de 33-30. L’excès de confiance des hommes d’onesta leur a-t-il été fatal dans le match qu’il ne fallait pas perdre. Pas forcément, quand on sait que les joueurs français ont du recourir à toutes leurs forces physiques pour battre en demi-finales, l’allemagne (29-28). Toujours chez les Hommes, la médaille de bronze est revenue à l’allemagne, vainqueur de la Pologne (31-25) (mi-temps 17-12). Côté Dames, les Norvégienn­es ont arraché le bronze après leur victoire sur les Pays-bas, (36-26) (mi-temps 19-13). R.B.A

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