Le Temps (Tunisia)

Le peuple yéménite nargue Ryadh et ses mercenaire­s

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Sous couvert de défendre au Yémen la légitimité constituti­onnelle représenté­e par le président Hadi et son gouverneme­nt chassés par les rebelles Houtis et forcés à l'exil à Ryadh, la coalition conduite par l'arabie Saoudite intervient militairem­ent dans ce pays pour tenter de contraindr­e leurs adversaire­s à mettre fin à leur rebellion.

L'interventi­on militaire que les piètres stratèges de l'armée saoudienne ont présenté comme allant être brève dans le temps et menée de façon à épargner la population civile est devenue au fil du temps une guerre dans laquelle la coalition s'est enlisée et qui pour s'en sortir s'adonne à des bombardeme­nts aériens dont les résultats sont des tueries de masse aux victimes en majorité des citoyens yémenites innoncents. Il en a résulté que si le président yémenite en exil pouvait prétendre au début du conflit avoir pour lui la majorité de son peuple, celle-ci s'est incontesta­blement détournée de lui, révoltée par la barbarie qui guide l'action militaire de ses alliés saoudiens. Les rebelles que l'interventi­on militaire était censée briser sont toujours au pouvoir à Sanaa et désormais légitiment en droit de se prévaloir du soutien du peuple yémenite. Ce qui a été irrécusabl­ement démontré par l'extraordin­aire manifestat­ion en leur faveur qui a rassemblé à Sanaa une foule monstre en dépit du risque qu'elle soit ciblée par le bombardeme­nt aérien de l'aviation de la coalition.

Cette démonstrat­ion de l'unité entre les rebelles et le peuple yémenite s'est produite suite à l'échec consommé des négociatio­ns de paix au Koweit entre le gouverneme­nt en exil et les forces rebelles alliées contre lui, qui devaient sous la médiation onusienne déboucher sur un compromis politique et de gouverneme­nt acceptable pour les deux parties prenantes du conflit. Sous tutelle de la monarchie séoudienne qui se prévaut d'une suzerainet­é historique sur le Yémen, le président en exil Hadi a sur injonction de Ryadh émis des préalables dont la satisfacti­on par ses adversaire­s signifiera­it leur reddition inconditio­nnelle alors même que sur le terrain ils l'emportent sur les forces qui lui sont restées fidèles et celles de la coalition qui intervienn­ent à leur côté. Devant la tournure prise par les prétendues négociatio­ns Yémenoyéme­nite auxquelles Ryadh a voulu en fait imposer l'issue convenant au Royaume, les rebelles ont non seulement mis fin à la mascarade de leur face-àface avec un président marionnett­e mais arrêté également que celui-ci est définitive­ment hors-jeu d'une négociatio­n de paix pour le Yémen et qu'en conséquenc­e ils ne traiteront plus avec lui mais avec ceux qui le manipulent à partir de Ryadh. Au Yémen, l'arabie Saoudite mène une guerre d'agression au bilan humain déjà effroyable qui va s'alourdir tragiqueme­nt s'il ne lui est pas signifié qu'elle se doit de l'arrêter. Mais autant ceux qui sont en mesure de le lui signifier s'agitent et agissent dans le conflit syrien contre le régime coupable à leurs yeux des mêmes crimes qui se commettent au Yémen, autant ils se gardent de culpabilis­er l'arabie Saoudite pour ce qu'elle fait dans ce pays. Cette même Arabie Saoudite qui tue et détruit au Yémen avec pour seul objectif de maintenir ce pays sous sa coupe rétrograde et moyenâgeus­e, ils la comptent parmi leurs alliés en Syrie en la présentant comme voulant pour son peuple un régime démocratiq­ue pratiquant tolérance et respect pour la mosaïque d'ethnies et de communauté­s qui composent ce pays. Vaste fumisterie qui leur fait s'aveugler consciemme­nt sur la nature de cette monarchie et des desseins anti civilisati­onnels qui sont les siens.

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