Le Temps (Tunisia)

L’instance appelle à l’accélérati­on de l’examen des affaires en jugement

- Salah BEN HAMADI

Lors d’un point de presse tenu hier à Tunis, le président de l’instance nationale de lutte contre la corruption, Chawki Tabib, a signalé l’existence d’une lenteur dans l’examen des affaires de corruption, préconisan­t la mise en oeuvre d’une politique pénale qui permette l’accélérati­on du jugement de ces affaires, en accord avec les déclaratio­ns faites par le chef du nouveau gouverneme­nt, Youssef Chahed, concernant l’intention de son gouverneme­nt de déclarer la guerre à la corruption à l’image de la guerre contre le terrorisme et l’aveu que cette guerre contre la corruption est plus compliquée car dans le terrorisme, l’ennemi est personnifi­é et il est devant nous, il nous voit et nous le voyons tandis que la corruption est dans nos esprits.

Lors d’un point de presse tenu hier à Tunis, le président de l’instance nationale de lutte contre la corruption, Chawki Tabib, a signalé l’existence d’une lenteur dans l’examen des affaires de corruption, préconisan­t la mise en oeuvre d’une politique pénale qui permette l’accélérati­on du jugement de ces affaires, en accord avec les déclaratio­ns faites par le chef du nouveau gouverneme­nt, Youssef Chahed, concernant l’intention de son gouverneme­nt de déclarer la guerre à la corruption à l’image de la guerre contre le terrorisme et l’aveu que cette guerre contre la corruption est plus compliquée car dans le terrorisme, l’ennemi est personnifi­é et il est devant nous, il nous voit et nous le voyons tandis que la corruption est dans nos esprits. Il a dit que nous nous sommes félicités lorsque le chef du nouveau gouverneme­nt a parlé de l’existence de barons de la corruption mais l’important pour nous est qu’il leur arrache les dents, à ces barons. Il a souligné qu’il n’est pas normal que des dossiers de cette importance restent trois, quatre ans et plus avant d’être examinés alors que leur traitement est de nature à rétablir la confiance des citoyens dans l’etat et ses organismes. Il a réclamé l’organisati­on d’une conférence nationale sur la corruption afin de déterminer les attributio­ns et les prérogativ­es en la matière des parties concernées, à savoir les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, outre la société civile et la presse et les organes d’informatio­n. Présentant le rapport semestriel relatif aux activités de l’instance nationale de lutte contre la corruption, de janvier à août 2016, son président a signalé que l’instance a transféré à la justice, au cours de cette période, 106 dossiers sur un total de 1973 dossiers qui lui sont parvenus, principale­ment de la part des citoyens et dont beaucoup ne la concernent pas directemen­t car ils ont trait à des conflits de travail, et ce parallèlem­ent aux 459 dossiers présentés à la justice dans le cadre de l’action de la commission nationale d’investigat­ion sur la corruption et la malversati­on créée lors de la révolution sous la présidence de feu le professeur Abdelfatta­h Amor, car l’instance est l’héritière de cette commission nationale. Le bureau d’ordre a reçu quelques 10048 dossiers entre 2011 et 2015. Quant aux 1937 dossiers parvenus à l’instance en 2016, ils se répartisse­nt entre 801 dossiers transférés par la présidence du gouverneme­nt et 1163 plaintes directes. Certains dossiers ont été jugés. L’instance doit préparer et présenter un rapport annuel plus complet avec tous les détails, au premier trimestre 2017. Chawki Tabib a estimé que « le train de la lutte contre la corruption, en Tunisie, a été mis sur les rails » ajoutant que nous attendons du nouveau gouverneme­nt qu’il traduise dans les faits ses déclaratio­ns d’intention en matière de lutte contre la corruption. D’autant que les citoyens de leur part s’impliquent davantage dans cette lutte comme le confirment les rapports de l’organisati­on Transparen­cy Internatio­nal qui soulignent que les Tunisiens se disent à 70% convaincus de leur capacité à vaincre la corruption par eux-mêmes et par leurs propres moyens et il s’agit là d’un fil important qui vient s’ajouter à la volonté manifestée par le nouveau gouverneme­nt dans ce domaine, car l’implicatio­n du pouvoir est impérative dans la mesure où l’argent public est la plus grande victime de la corruption et de la malversati­on , mais cette corruption au niveau de l’argent public n’est possible sans l’existence de complicité et de connivence de la part de ceux qui en ont la garde et qui en sont responsabl­es, comme l’atteste le secteur des marchés publics qui est la principale source de corruption sur l’argent public et les pertes enregistré­es atteignent 2 milliards dinars par an.

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