Le Temps (Tunisia)

« J’ai été un mauvais élève qui dérangeait ses enseignant­s !»

- Kamel BOUAOUINA

Férid Chamakh est un humoriste d’origine maghrébine. Il a cartonné au festival ‘’Juste pour rire’’ à Hammamet avec son humour habituel où il raconte son parcours atypique, avec cette tendance à se retrouver là où il ne devrait pas être. Des rires, de la danse et de la bonne humeur au menu. Férid a partagé avec le public des anecdotes à majorité inspirées de sa vie. Affable et décontract­é, il s’est confié à notre collaborat­eur.

Le Temps : Tout d’abord comment expliquezv­ous ce passage de Saint Etienne à Paris ? Férid Chamekh : Je suis originaire de Saintetien­ne, danseur capoeriste à la base. J’ai découvert le théâtre au Centre dramatique de Saint-etienne. Par la suite, je suis monté à Paris pour faire de la blagounett­e sur scène, et ça marche plutôt bien. Etiez- vous destiné à l’humour ? Oui, puisque j’ai été turbulent dans ma classe, un mauvais élève qui dérangeait ses enseignant­s. Je n’étais pas destiné à l’enseigneme­nt d’autant plus que mon prof de français m’a incité à choisir d’autres chemins notamment le théâtre. J’ai pris des cours sous forme d’ateliers, c’est là que j’ai commencé à pratiquer l’improvisat­ion théâtrale. Ensuite, j’ai intégré une troupe de théâtre d’humour, dirigée par Marc Feuillet à la MJC de Beaulieu. Ça a duré quatre ans jusqu’à mon départ pour la capitale en 2007. J’ai alors commencé à écrire mes propres textes et à les jouer seul sur scène. Quels sont les humoristes que vous avez admirés à l’époque ? J’ai une admiration pour Elie Kakou, Jim Carrey ou Michel Courtemanc­he, car le stand up j’aime ça ! Je suis également un fervent admirateur de Buster Keaton, d’eddie Murphy, Chris Rock, Katt Williams et Kevin Hart. Quelles sont vos sources d’inspiratio­n ? Mon quotidien, mon vécu, l’actualité politique, mon entourage…tout cela m’inspire. Là où je vois une situation banale ou même triste j'essaye de trouver l'angle drôle. Vous avez cartonné avec votre pièce « Couscous aux lardons » de Férid Omri ?

Cette pièce a connu un grand succès. C'est une comédie sur le mariage mixte qui s’est jouée à guichets fermés… seize fois par semaine. Humoriste en pleine ascension, vous avez intégré la troupe ‘’Jamel Comedy club’’ en 2014... Comment cette rencontre s’est-elle passée ?

Jamel Comedy Club est une émission de télévision hebdomadai­re de 26 minutes créée, produite et présentée par Jamel Debbouze , diffusée en clair sur la chaîne Canal+ tous les samedis. Elle est dirigée par Jean Michel Joyeaux qui sélectionn­e les artistes pour donner la chance aux novices. Vous pouvez être choisi pour participer à l'émission ou autre. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre dernier spectacle à Hammamet ? C’est un peu mon parcours car je suis passé par pas mal d’endroits atypiques. J’évoque aussi mes origines, mon entourage et aussi l’actualité, le climat social… J’ai abordé des sujets d’actualité brûlante, tels que le racisme, la stigmatisa­tion de certaines communauté­s à l'étranger et le terrorisme, le tout mêlé de beaucoup d'humour. Je raconte un peu ça, le tout saupoudré de danses et de mimiques. J’ai essayé de communique­r avec le public tunisien. C’était super ! Pensez-vous que la Tunisie est un vivier au niveau des comiques ?

Je partage cette idée. La Tunisie est un vivier de gens talentueux dans tous les domaines artistique­s, particuliè­rement dans l’humour. Je cite entre autres Nidhal Saadi et Lotfi Abdelli, deux vrais artistes qui cartonnent en Tunisie.

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