La priorité des priorités
Nefaâ Naïfer, président du conseil économique au Temps : « La conférence internationale sur l’investissement, une opportunité pour faire remonter la pente de l’investissement qui est vraiment à plat »
Pendant six ans, la Tunisie a parcouru un long chemin : huit gouvernements successifs. Ce changement a retardé l’adoption de plusieurs lois à caractère économique. Plusieurs dossiers sont en attente et gangrènent encore dans les casiers de L’ARP dont l’adoption du nouveau code d’investissement qui se veut l’une des priorités du gouvernement Chahed. Presque un mois et demi nous sépare du rendez-vous international prévu les 28 et 29 novembre 2016 : la conférence internationale sur l’investissement. Lors de son discours d’investiture, le nouveau Chef du Gouvernement a attiré l’attention sur l’importance d’accélérer la promulgation du code d’investissement avant l’organisation de ladite conférence. Est-ce que cette période pourrait être suffisante pour que l’assemblée des représentants du peuple (ARP) finalise l’adoption de cette loi toujours contestée ? Suite aux plusieurs critiques et plusieurs failles remarquées par certains économistes, professionnels et acteurs de la société civile à l’égard de ce projet de loi, l’adoption du code d’investissement a été renvoyé aux calendes grecques. A ce titre, Nefaâ Naïfer, président du conseil économique de l’union Tunisienne, du Commerce et de l’artisanat (UTICA), nous a déclaré que plusieurs amendements ont été déjà faits sur certains articles du code de l’investissement. L’UTICA et la Commission des finances et de planification au sein de L’ARP se sont convenues sur une batterie de réformes à mettre en oeuvre pour affiner le code d’investissement dans sa dernière mouture.
Il a ajouté que des discussions ont été lancées à ce propos, le changement radical du code de l’investissement dès le début est impossible, alors que l’amélioration de certains articles est en cours. « Il est bien temps de faire passer ce projet loi, il faut foncer. Par ailleurs, plusieurs projets de lois économiques pareils sont bloqués à cause de l’instabilité sociale et politique. On a vraiment besoin de régler l’affaire de l’un des projets inachevés tel que le code de l’investissement », a précisé Nefaâ Naïfer. « Un mois et demi est largement suffisant pour passer le projet loi devant L’ARP. Évidemment, l’assemblée doit accélérer l’adoption des lois économiques spécialement, le code de l’investissement. En cas de nonadoption du projet de loi sur le code d’investissement, il n’y aura pas de raison de tenir la conférence internationale sur l’investissement », a ajouté le président du conseil économique de L’UTICA. Dans le même sillage, Nefaâ Naïfer a déclaré que le code de l’investissement doit être adopté le plutôt possible. Il est indiscutable de le réécrire dès le début et il n’y a aucune raison de revenir au point départ. Entre autres, l’état économique du pays ne supporte plus de retard. Néanmoins, le nouveau ministre du Développement, de l’investissement et de la Coopération internationale, Fadhel Abdelkafi lance les préparatifs de la conférence Internationale sur l’investissement. Entre temps, le ministre a souligné que la priorité sera donnée à l’adoption du code de l’investissement et du plan quinquennal 2016-2020. Rappelant que la conférence internationale sur l’investissement se tiendra le 28 et le 29 novembre prochain, et jusqu’à maintenant, aucune procédure d’avancement ne s’est associée à ce sujet. Entre temps, Nefaâ Naïfer, lance un appel aux représentants du Peuple pour tenir une cession extraordinaire dédiée à l'adoption de certains projets de loi, dont le très attendu le Code de l'investissement. Ajoutant qu’il faudra réussir cette conférence, c’est une occasion où jamais pour remonter la pente de l’investissement qui est vraiment à plat.