Ali Bongo réélu, l'opposition crie à la fraude
Gabon
Le président gabonais Ali Bongo a été réélu avec 49,80% des voix, selon les résultats définitifs de l'élection de samedi validés par la commission électorale et fournis mercredi à Reuters par un commissaire.
Les représentants de l'opposition au sein de la commission électorale ont contesté ce résultat et l'un d'eux, Paul Marie Gondjout, représentant de Jean Ping, le principal adversaire d'ali Bongo, a dénoncé une élection "volée".
Mardi, l'ancien ministre des Affaires étrangères Jean Ping s'était dit assuré d'être élu en totalisant près de 60% des voix après le décompte de huit des neuf provinces. Les résultats de la commission électorale le créditent de 48,23% des suffrages.
La commission devait initialement proclamer les résultats officiels mardi soir mais elle était toujours réunie à huis clos mercredi à la mi-journée. A l'annonce de premiers résultats officieux qui attribuaient 49,85% des voix à Ali Bongo, le représentant de Jean Ping au sein de la commission, Paul Marie Gondjout, avait déjà dénoncé une "mascarade". L'opposition a réclamé un nouveau décompte dans la province natale du chef de l'etat sortant, le Haut-ogooué, où le taux de participation a atteint 99,98%, contre moins de 60% dans l'ensemble du pays, avait-il ajouté. De son côté, l'union européenne a demandé à la commission électorale de rendre publics "les résultats détaillés" de chaque bureau de vote et appelé les protagonistes à maintenir le calme dans le pays. Le parti de Jean Ping avait déclaré mardi que son candidat était en tête du scrutin avec 59% des voix contre 38% à Ali Bongo alors qu'il ne manquait plus que les résultats d'une province sur neuf, celle du Haut-ogooué. Cette annonce avait aussitôt été qualifiée de "tentative de déstabilisation" par le pouvoir. Le gouvernement avait parallèlement rappelé à de multiples reprises que diffuser d'autres décomptes que celui de la commission électorale était "illégal". Les autorités de Libreville ont aussi dénoncé une "ingérence étrangère", après que, en France, le Parti socialiste et deux avocats eurent déclaré publiquement que Jean Ping était vainqueur du scrutin. Une victoire de Jean Ping, qui a été un temps président de l'assemblée générale des Nations unies, mais aussi de la commission de l'union africaine (UA), aurait mis fin à un demi-siècle de pouvoir exercé par la famille Bongo.