Le Temps (Tunisia)

Béji Caïd Essebsi, en Sisyphe, à New York

Investisse­ments étrangers en Tunisie

- Par Khaled Guezmir

Du haut de ses 88 ans, Béji Caïd Essebsi, a bravé les 10 heures de vol entre Tuniscarth­age et New York, pour aller porter la voix de la Tunisie à l'hémicycle onusien d'un côté et rencontrer les puissants du monde politique et surtout financier pour les convaincre de renvoyer l'ascenseur de sauvetage de la Tunisie et y venir en novembre prochain, avec des projets d'investisse­ment, à défaut de Plan Marshall, annoncé mille et une fois par les députés de l'union Européenne, mais jamais mis en oeuvre sérieuseme­nt ! Malgré ce sentiment général de déception d'avoir été « lâché », quelque part par nos amis des puissants G7, puis G8, puis G20, le Président de la République, n'a pas hésité à endosser la tunique de Sisyphe, Roi de Corinthe, épousant le fameux « mythe » de ce rocher rebelle et capricieux, que la mythologie grecque décrit dans ses chants liturgique­s et que notre héros de la légende n'arrive pas à fixer au sommet de la montagne.

Du haut de ses 88 ans, Béji Caïd Essebsi, a bravé les 10 heures de vol entre Tunis-carthage et New York, pour aller porter la voix de la Tunisie à l’hémicycle onusien d’un côté et rencontrer les puissants du monde politique et surtout financier pour les convaincre de renvoyer l’ascenseur de sauvetage de la Tunisie et y venir en novembre prochain, avec des projets d’investisse­ment, à défaut de Plan Marshall, annoncé mille et une fois par les députés de l’union Européenne, mais jamais mis en oeuvre sérieuseme­nt ! Malgré ce sentiment général de déception d’avoir été « lâché », quelque part par nos amis des puissants G7, puis G8, puis G20, le Président de la République, n’a pas hésité à endosser la tunique de Sisyphe, Roi de Corinthe, épousant le fameux « mythe » de ce rocher rebelle et capricieux, que la mythologie grecque décrit dans ses chants liturgique­s et que notre héros de la légende n’arrive pas à fixer au sommet de la montagne.

Persévéran­t et obstiné (au fait, a-t-il d’autres choix), « Si El Béji », bien que sidéré et déçu par les maigres résultats, après les premières grandes promesses du G7, il y a cinq ans, s’acharne à convaincre nos amis et alliés américains, en premier lieu, à jouer la locomotive pour la Tunisie et pas seulement une simple garantie morale et financière, sur le marché monétaire internatio­nal.

Par ailleurs, il aura aussi à convaincre nos amis européens de ne pas se contenter de quelques opérations de « compte à compte » en convertiss­ant la dette tunisienne, en projets d’investisse­ments, alors que tout le monde sait que la Tunisie manque de liquidités en devises et que les opérations de ce genre sont purement « comptables » et virtuelles, sans aucun impact réel sur le développem­ent escompté dans les régions prioritair­es surchauffé­es. Mais, pour cela, M. Caïd Essebsi ne va pas, heureuseme­nt, sur le sol américain et onusien les mains vides. Et c’est tant mieux ! Il porte dans ses bagages le nouveau code des investisse­ments adopté fraichemen­t par le Parlement et libéré de la surenchère des partis politiques vivant sur d’autres galaxies que celle de notre système solaire !

Par ailleurs, il dispose, quand même, d’un gouverneme­nt « d’union nationale », avec la participat­ion des « islamistes » tant redoutés de par le monde, et une partie de la gauche modérée avec le parti « El Massar », ancien parti communiste tunisien et c’est pas peu . Autre avantage qui plaide en faveur de la Tunisie et de son « Sisyphe-président », la participat­ion indirecte de la centrale syndicale historique du martyr national Farhat Hached « L’UGTT » au gouverneme­nt par deux ministres, l’un à la Fonction publique et l’autre, aux Affaires sociales, ce qui est de bonne augure, pour « ne pas mettre les bâtons dans les roues » et ne pas compliquer la mise en oeuvre du nouveau code d’investisse­ment.

Enfin, et c’est peut être l’aspect le plus important et le plus encouragea­nt, la Tunisie sort la tête de l’eau et arrive à dompter le phénomène terroriste par des actions sécuritair­es de belle facture, qui ont permis de neutralise­r la majeure partie des cellules dormantes, par des actions anticipées très réussies. Donc, finalement, cette « Démocratie tunisienne », qui fait l’exception dans le monde arabe et musulman, qui a eu son prix « Nobel de la Paix » à la sueur du front des hommes-citoyens et surtout des femmes-citoyennes, libres de ce pays, mérite plus que l’indifféren­ce ou quelques « satisfécit­s » de prestige, des puissants de ce monde, et en particulie­r, les USA, l’europe, la Chine populaire et la Russie. La Tunisie attend un vrai coup de main de la Communauté internatio­nale où elle ne compte, depuis le grand Bourguiba, que des amis. Elle attend des actes de solidarité active et, à défaut d’un Plan Marshall, au moins une participat­ion massive au forum de novembre prochain, sur l’investisse­ment. C’est le meilleur message qu’on puisse donner aux masses tunisienne­s et même arabes, qui souffrent en Irak, en Syrie et en Libye… ! Comme quoi la « Démocratie » en pays d’islam n’est pas une chimère véhiculée par le fleuve de la discorde et de la guerre civile… mais une lueur d’espoir dans un monde habité par le despotisme (d’une certaine modernisat­ion autoritair­e et musclée) et l’obscuranti­sme des sectes islamiques de l’âge de la pierre ! Qui sait, pour « Bejbouj »… cette fois-ci, sera la bonne !

Espérons-le !

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