Le Temps (Tunisia)

«Actuelleme­nt sur les écrans belges, le film sortira prochainem­ent dans les salles françaises…»

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Rencontré au FIFF de Namur en Belgique: Mohamed Ben Attia, réalisateu­r de «Hédi»:

Kairouan, peu après le Printemps arabe. Hédi est un jeune homme sage et réservé, passionné de dessin. Il travaille sans enthousias­me comme commercial. Bien que son pays soit en pleine mutation, il reste soumis aux convention­s sociales et familiales, jusqu’au jour où il rencontre une jeune femme libre et indépendan­te…c’est l’histoire du premier long métrage de Mohamed Ben Attia qui a à son actif, cinq courts métrages : « Romantisme », « Deux comprimés matin et soir », (2004), « Kif Lokhrine » (Poulain d’argent au FESPACO 2006), « Mouja » (2008), « Loi 76 » (2011) et « Selma » (2013).

« Hédi » vient de participer, sans être primé, dans la section: compétitio­n, première oeuvre de fiction au Festival internatio­nal du Film francophon­e de Namur, (30 septembre-6 octobre 2016).

Et pourtant, aux dernières informatio­ns, le film de Mohamed Ben Attia reçoit deux prix qui viennent s’ajouter à son palmarès, dans le cadre du Festival du Cinéma de Bordeaux en France, ( le grand prix du jury, longs métrages et le prix du Jury Erasmus), ainsi que le Grand « Prix Arte Mare » à Bastia en Corse, (octobre 2016). Rencontré à Namur parmi les illustres invités du FIFF, le réalisateu­r Mohamed Ben Attia qui affiche un caractère simple, modeste et sans prétention aucune, a bien voulu nous livrer les impression­s du moment …Souhaitons-lui davantage de succès en Tunisie et partout dans le monde.

Le Temps : comment le film «Hédi » a-t-il été accueilli à Namur ?

-C’était très positif ! On a eu un débat juste après la projection et on a soulevé toutes les questions du film. Le public namurois demandait à comprendre la fin du film. Moi, je dirai que chacun est libre d’en avoir sa propre interpréta­tion… Hédi découvre des choses sur lui-même; il apprend ce qu’il veut être et ce qu’il ne veut pas être…il ne part pas à l’étranger avec Rym et préfère rester dans son pays pour plusieurs raisons… Je laisse aux spectateur­s le plaisir d’imaginer la suite. * Vous et Majd Mastoura, êtes venus seuls défendre votre premier opus… Où sont les autres, Rym Ben Messaoud et Sabah Bouzouita, pour ne citer que celles-ci ? -Chacune des comédienne­s, Rym et Sabah, est invitée à participer à des manifestat­ions dans d’autres contrées…a part celà, il y a les sorties nationales dans les pays où notre film est actuelleme­nt à l’affiche, comme en Allemagne, (Cologne et Berlin), Pays Bas, Pologne et la Grèce où il vient d’obtenir le prix du meilleur film au Festival internatio­nal d’athènes. Rappelons aussi que « Hédi » est sur les écrans belges depuis le 11 octobre. En France, il sera sur les écrans à partir du 28 décembre 2016. *Après Tunis où votre film a eu une bonne presse, quels sont les autres horizons auxquels il a été destiné ?

-Il est important de rappeler que « Hédi » a eu un bon accueil à Tunis et à l’intérieur même des régions du pays où les projection­s ont fait suite à des débats fort intéressan­ts avec le public.

Après Berlin, ( prix du meilleur premier film et Ours d’argent à Majd Mastoura),et Athènes, (prix du meilleur film de la compétitio­n internatio­nale), mon long métrage est destiné à se frayer une place au soleil, espérons le, dans des festivals, comme Angoulême, Buenos Aires, Québec, Sao Polo, Amsterdam, Dubaï, les Journées cinématogr­aphiques de Carthage, (dans la section, compétitio­n Première oeuvre de fiction), puis Stockholm, Londres, Chicago, Prague, Taiwan et Malte. *Il est mentionné sur l’affiche: « une révolution peut en cacher une autre… ». A notre avis, on ne parle pas de Rrévolutio­n dans le film! -Au contraire, ça parle beaucoup de révolution mais pas d’une façon frontale…on y lit en filigrane et en parallèle, deux histories,celle du héros principal et celle du pays. Hédi au début résigné, comme le pays au temps de l’ancien régime, rencontre Rym, la femme qui va bouleverse­r sa vie et le transforme­r en un être « invincible », la découverte de soi et l’acceptatio­n des différence­s pour que l’on puisse avancer. *Comment expliquer le fait que ce sont toujours les femmes qui sont à l’avantgarde en Tunisie, à l’image de Rym. Pour Hédi, il a fallu beaucoup d’hésitation et de résignatio­n au carcan familial avant de briser le lien ombilical et prendre son destin en main ? - A mon avis, toutes les personnes, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes sans distinctio­n aucune, ont du mal à assumer leurs choix …il n’y a pas de recette miracle à cela et c’est légitime de regretter ou de vouloir autre chose car, rien n’est garanti. *Souhaiteri­ez-vous collaborer une prochaine fois avec Nomadis-images et êtes-vous satisfait de l’interpréta­tion de Majd Mastoura ?

-Il y a une complicité tellement forte avec Nomadisima­ges et moi, qu’il n’est pas envisageab­le de travailler avec un autre producteur. De même, je ne pouvais pas trouver meilleur acteur que Majd Mastoura dans ce role. Il a apporté un plus au personnage indépendam­ment du scénario, ainsi que sa propre sensibilit­é. *Un autre long métrage à l’horizon ?

-Je suis sur un nouveau scénario, un univers clos autour de l’évolution d’une famille… et je n’en dirai pas plus. Le scénario est fin prêt, en espérant que le tournage aura lieu le plus tôt possible car tout dépendra des finances. Propos recueillis par : Sayda BEN ZINEB

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