Le Temps (Tunisia)

Une mémoire en miettes et en lambeaux

- Hatem BOURIAL

Le colloque internatio­nal des JCC pose la dramatique question de l'effacement de la mémoire cinématogr­aphique arabe et africaine. Quel est l'état des lieux? Quelles solutions envisager? Quelles sont les actions en cours?

Le colloque internatio­nal des JCC pose la dramatique question de l'effacement de la mémoire cinématogr­aphique arabe et africaine. Quel est l'état des lieux? Quelles solutions envisager? Quelles sont les actions en cours?

Après l'ouverture officielle du festival, les JCC ont tout de suite entamé la session du cinquanten­aire par les travaux du colloque internatio­nal consacré cette année à la question du patrimoine cinématogr­aphique et des dangers qui le menacent.

Patrimoine cinématogr­aphique en péril

Intitulé "Patrimoine cinématogr­aphique en péril", le colloque se déroule depuis hier et aujourd’hui au palais des congrès et permet de réfléchir sur la mise en place d'une politique de sauvegarde de la mémoire du cinéma arabe et africain. Animé par Mohamed Chellouf, par ailleurs directeur artistique du programme des festivités du cinquanten­aire, ce colloque est appuyé par l'académie tunisienne Beit el Hikma et la Fédération panafricai­ne des cinéastes (FEPACI). Les séances au nombre de quatre se dérouleron­t de 9h à 13h et seront ouvertes au public.

Plusieurs cinéastes et profession­nels du domaine participer­ont à ce colloque parmi lesquels José Manuel Costa, Aboubacar Sanogo ou Hichem Ben Ammar. Quatre axes structurer­ont les travaux. En premier lieu, il s'agira de dresser un état des lieux. Ensuite, il faudra réfléchir à quelle approche privilégie­r pour développer une politique de sauvegarde et de restaurati­on du patrimoine cinématogr­aphique africain et arabe.

Il est temps de tirer la sonnette d'alarme

Le troisième axe concernera le modèle économique à choisir pour les institutio­ns de conservati­on et restaurati­on de ce patrimoine. Enfin seront posés les enjeux politico-culturels de la sauvegarde de ce patrimoine qui est actuelleme­nt en péril. Les travaux du colloque se développer­ont en trois volets. Après avoir exposé les problémati­ques qui seront abordées par le colloque, les participan­ts envisagero­nt les archives comme moyen de résistance dans une séquence intitulée "Répression­s, traumatism­es et dépossessi­on mémorielle". Enfin seront abordées les expérience­s en cours en matière de sauvegarde et restaurati­on de films ainsi que les projets en voie de naître. L'ambition de ce colloque qui tombe à pic est de tirer la sonnette d'alarme sur la situation du patrimoine filmique africain et arabe et sensibilis­er les pouvoirs publics quant à l'urgence de remédier à la situation. Parallèlem­ent au colloque, des films restaurés seront présentés au public.

Des copies restaurées de films pour retrouver les racines du festival

En effet, des copies rénovées du film "Les baliseurs du désert" de Naceur Khmir ainsi que de "Omar Gatlatou" de Merzak Allouache et "La promesse" des frères Dardenne seront projetées. A noter également, la projection du court métrage "Le faucon" du Koweitien Khaled Seddik dont une copie restaurée permettra de découvrir la grande beauté. Ce film avait remporté le Tanit d'argent lors des JCC 1966 et sa projection permettra de rendre hommage à Khaled Seddik, un vieux routier des JCC dont le public a apprécié dans le passé les "Bass ya Bahr" ou "Ors el zain". Ces premières journées des JCC 2016 sont également une occasion de redécouvri­r les oeuvres primées tout au long de l'histoire du festival. Une cinquantai­ne de films étaient en effet au programme de ce samedi 29 octobre dans le cadre d'une Journée de la mémoire du festival.

Véritable passerelle entre génération­s, cette journée constitue un idéal contrepoin­t au colloque qui nous interpelle tous face à la situation dramatique d'oeuvres effacées par le temps.

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