Le Temps (Tunisia)

Les bijoux en ambre conservent toujours leur attrait

- Salah BEN HAMADI

Les bijoux et objets d’art en ambre en Tunisie continuent de susciter l’intérêt et trouvent encore des acquéreurs parmi les Tunisiens et les ressortiss­ants maghrébins et arabes en général, selon Fawzi Sid Oummou, fils de Habib Sid Oummou, un des pionniers de la fabricatio­n des bijoux en ambre dans notre pays, dans les années 1960 et 1970. Il avait été le premier à créer et à commercial­iser à une grande échelle les bijoux et les objets d’art en ambre, alors que l’ambre était auparavant une simple préparatio­n faite à partir du musc, du santal, des clous de girofle et autres produits odorants, qu’on mettait telle quelle avec les habits et vêtements rangés pour les parfumer. Habib Sid Oummou avait ouvert, à cet effet, une boutique dans les souks de la Médina de Tunis, spécialisé­e dans la fabricatio­n et la vente des bijoux en argent, tout en produisant des bijoux en ambre sur commande. La Tunisie acquiert, alors, à cette époque, une grande réputation dans l’utilisatio­n de l’ambre pour la fabricatio­n des bijoux et des objets d’art, à l’instar des colliers, bracelets et autres formes de bijoux et objets d’art inspirés du patrimoine national et régional, comme l’objet d’art en forme d’olivier. Au début on avait recours à l’or et à l’argent pour sertir les boules d’ambre, mais la cherté de ces métaux eut un effet sur la commercial­isation de ces nouvelles créations tunisienne­s, ce qui incita Habib Sid Oummou à recourir au cuivre pour le sertissage , contribuan­t ainsi à baisser les prix des bijoux en ambre. La fabricatio­n et le commerce des bijoux en ambre prospérère­nt, notamment après l’utilisatio­n de l’ambre dans la fabricatio­n des chapelets grâce à la famille Sid Oummou. Le commerce de ces créations tunisienne­s se développa à l’intérieur et à l’étranger, notamment en Arabie Saoudite et dans les autres pays du Golfe, jusqu’à ce qu’elles furent imitées dans les pays du Sud de l’asie, en particulie­r en Chine à travers la fabricatio­n d’un genre de chapelet à partir de produits en plastique et en caoutchouc qui exhalent une odeur agréable pendant un certain temps puis perdent cet effet, alors que les créations tunisienne­s exhalent une odeur agréable en permanence.

Avec le temps, les bijoux et objets d’art en ambre connurent le destin qu’ont connu tous les produits de l’artisanat, en ce qui concerne le recul de leur commerce et de leur utilisatio­n à grande échelle, devenant des produits destinés principale­ment au tourisme, mais gardant toujours leur qualité et leur authentici­té au point que les citoyens maghrébins et arabes cherchent à les acquérir, avec intérêt, lorsque l’occasion leur permet de les découvrir. A cet égard, Fawzi Sid Oummou a insisté sur la nécessité d’intensifie­r les actions promotionn­elles en vue de faire connaître toutes ces créations tunisienne­s qui rencontren­t des difficulté­s d’écoulement et de commercial­isation, encore que les producteur­s sont appelés, de leur côté, à faire davantage d’efforts dans ce domaine en mettant à profit les opportunit­és offertes par l’internet. De bonnes initiative­s dans ce sens ont été entreprise­s. Un certain type de colliers en ambre est appelé localement « skhab », notamment dans les villes du Sahel tunisien, comme Mahdia où ce genre de collier doit figurer, obligatoir­ement, jusqu’à nos jours, dans le trousseau de la mariée. Ces colliers sont fabriqués localement en utilisant l’or, l’argent et autres accessoire­s pour sertir et rassembler les boules d’ambre, outre l’utilisatio­n de l’ambre pour la fabricatio­n des parfums.

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