Un plan pour le traitement de l’interruption scolaire
L’interruption scolaire est le thème d’un Forum de trois jours à Kasserine. C’est la première rencontre initiée par l’organisation «International Alert», dans le cadre du Projet de promotion de la gouvernance participative et de la démocratie dans la frontière tunisienne avec la Libye et l’algérie. Y participent des universitaires, des démographes et des spécialistes en gestion des conflits et planification stratégique de Tunisie et de plusieurs pays arabes, ainsi que des représentants des ministères de l’education et de la Famille, de la direction régionale de l’emploi et de la société civile. Selon Mohamed Ali Ben Zina, professeur de démographie, Kasserine est la région la plus touchée par le phénomène de l’interruption scolaire avec 32% (statistiques de 2014). Le taux d’analphabétisme est le plus élevé, notamment, dans les zones rurales des délégations de Layoun et Hassi El Frid. Le Projet de promotion de la gouvernance participative et de la démocratie dans la frontière tunisienne avec la Libye et l’algérie oeuvre à approfondir la recherche sur les causes directes et indirectes de ce phénomène et à élaborer un plan participatif pour son traitement, explique Ben Zina. Pour Belgacem Remili, responsable au Commissariat régional à l’éducation, l’interruption scolaire est un phénomène national complexe lié à plusieurs facteurs en relation avec la condition sociale de la famille et la situation psychique de l’enfant. Parmi les moyens de lutte contre ce fléau, Remili évoque le programme lancé par le ministère de l’education depuis un an sous le slogan «l’école récupère ses enfants», programme qui a permis à de nombreux élèves de reprendre le chemin de l’école après une période d’interruption. Le projet de promotion de la gouvernance participative et de la démocratie dans la frontière tunisienne avec la Libye et l’algérie qui s’étend sur 18 mois englobe les régions de Kasserine, Jendouba, Médenine et Tataouine. Il prévoit une série de rencontres similaires et de visites de terrain dans des zones rurales fortement touchées par l’analphabétisme.