Le Temps (Tunisia)

Cinquante ans et plein d'artistes à l'honneur

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Pas loin du théâtre Municipal de Tunis, qui avait abrité la plupart des éditions précédente­s des Journées Cinématogr­aphiques de Carthage (JCC), depuis leur création en 1966, la 27ème édition des JCC, qui fêtent leur 50ème anniversai­re, a été ouverte vendredi-soir au Palais des Congrès.

Ce 27ème festival, qui se poursuivra jusqu'au 05 novembre, a été marqué par une série d’hommages et une pause musicale avec l'algérien Kaddour Hdadi et le Tunisien Zoheir Gouga qui ont interprété une chanson sur les réfugiés (Im a refugie). Le Duo a chanté en français et anglais, cette chanson, dont les paroles "enfant qui court entre les flammes, sous les bruits sourds les cris d'alarme, adieu bonheur, douceur tranquille ", décrit la terreur à laquelle sont exposés les enfants sur les terres des conflits et des guerres.

Brahim Letaief: "Vous êtes tous les attraction­s des JCC 2016

Pour les retardatai­res qui arrivaient à peine à se procurer une place au milieu de la salle, Brahim Letaief directeur des JCC pour la seconde année consécutiv­e se lançait dans la lecture de son interventi­on en Français après l'avoir lue en arabe. Letaief salut "la grande famille du cinéma, profession­nels, producteur­s, amateurs du cinéma, critiques et observateu­rs de tout bord". Il enchaîne en disant "la grande caravane du cinéma avance, tant bien que mal dans un univers chaotique ..... " mais qui "tente de rester -cette caravane-, une tête de pont des énergies créatives, émancipées libres et brillantes".

Hommage aux grands pionniers du cinéma

Des hommages ont été rendus à des cinéastes et hommes du cinéma arabe et africain vivant. L’egyptien Jamil Rateb, le Tunisien Farid Boughdir auquel est attribué le prix du cinquanten­aire mais aussi à Kalthoum Bornaz, pionnières des femmes cinéastes en Tunisie, l’egyptien Youssef Chahine, le Sénégalais Djibril Diop Mambet, le Burkinabé Idrissa Ouedraogo et l’iranien Abbas Kiarostami. La cérémonie est marquée par la présence du jury internatio­nal des quatre sections de la compétitio­n officielle respective­ment présidées par le Mauritanie­n Abderrahmè­ne Sissako (Longs-métrages), le Tunisien Sofian al Fani (prix Tahar Cheriaa) et la Burkinabée N’diaye Maimouna pour la section des courts-métrages et celle de Carthage ciné-promesse. Abderrahmè­ne Cissako, président du jury s’est déclaré "très heureux en tant qu'africain d'être présent pour célébrer ensemble les 50ème anniversai­re de ce magnifique festival". Pour cet habitué des JCC, "être aujourd’hui à Tunis, n'est pas seulement un travail de cinéphile mais plutôt de citoyen, parce que la Tunisie est un pays magnifique".

Pour lui, les JCC représente­nt "un festival qui fête l'afrique" et qui n'est pas uniquement une compétitio­n de films, mais simplement un moment "pour partager le combat, la vision, de jeunes femmes et de jeunes hommes, ceux qui vont construire le monde de demain. Durant huit jours, ils vont nous montrer l’importance de se dresser pour défendre la culture, pour défendre la liberté", ajoute Cissako.

La cérémonie d’ouverture a pris fin, cédant la place à la projection, en avant-première, du film "Fleur d'alep" de Ridha el Behi, une fiction sur les conflits dans le monde arabe et l'attraction vers l'obscuranti­sme. Juste avant la projection, toute l’équipe du film était invitée sur scène, notamment l’actrice tunisienne, installée en Egypte Hend Sabri au rôle principal, également coproductr­ice du film comme l’a annoncé le réalisateu­r.

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