Mais… gardons espoir !
Les Tunisiens n'ont pas le moral
Décidément, on aura tout essayé et tout connu ces six dernières années. La Révolution a été quelque part « le matin des magiciens » où toutes les couches sociales emportées par l'élan libérateur après 23 ans d'hibernation politique ont bien cru que tout est possible sauf… le possible, évidemment !
Décidément, on aura tout essayé et tout connu ces six dernières années. La Révolution a été quelque part « le matin des magiciens » où toutes les couches sociales emportées par l’élan libérateur après 23 ans d’hibernation politique ont bien cru que tout est possible sauf… le possible, évidemment !
On était heureux de la déstructuration de l’ordre ancien, mais à peine installée et au démarrage, la « Constituante » contrôlée par les Islamistes et quelques Gauchistes, est allée trop vite en besogne pour vouloir porter le coup de grâce à l’etat « bourguibien » et à l’ensemble de l’oeuvre de la modernisation. D’où ces illuminés assoiffés de revanche, qui, au lieu de réformer et reconstruire, se sont mis à culpabiliser le demi-siècle et plus, de travail en profondeur accompli par l’etat national moderne. Dr. Marzouki, ancien président de la République et certains islamistes extrémistes politisés jusqu’à l’os, n’ont pas hésité à parler de « 60 ans » de « kharab » (déconfiture et ruines) de quoi fermenter le populisme le plus primaire.
On a oublié toutes les réalisations immenses réalisées par le nouvel Etat à l’indépendance, tous ces barrages, ces écoles, lycées et universités, ces hôpitaux, ces autoroutes, ces périmètres irrigués, ces ports et ces aéroports, ces zones industrielles, ces villes entières avec la trilogie AFH-SNIT et le boom de la promotion immobilière, ces milliers d’hôtels qui ont fait de la Tunisie le paradis touristique et la 6ème destination dans le monde après la France, l’espagne, l’angleterre, l’italie et la Grèce… Bref, on a oublié tout cela, et on a engagé un plan diabolique de mise à mort de « l’ancien régime », en apparence, alors que c’est bien l’etat qui était visé, sa sécurité, sa justice et l’ensemble de son administration.
Premier secteur vital touché : La sûreté nationale par le limogeage de dizaines de hauts cadres des renseignements généraux et de la lutte anti-terroriste. Puis la deuxième purge a touché la justice avec la mise à la retraite d’une centaine de juges, (jugés proches de l’ancien régime… ou corrompus) et qui ont, tous, été innocentés par la Justice. Enfin, on a opéré par les armes classées « biologiques » qui consistent à introduire un virus meurtrier et contagieux dans le corps de la Nation et de l’etat pour accélérer sa décomposition totale.
D’où ces Instances de l’inquisition nationale qui ont proliféré avec la fin de la Constituante pour leur donner la « sacralité » et la « légitimité » constitutionnelle avec pour objectif d’établir des dizaines de milliers de « dossiers » de corruption et autres et tout cela pour salir l’image de l’etat et de la modernisation dans son ensemble.
L’histoire dira que toute cette stratégie de la diabolisation des « ordres anciens » a de fait, fini par arroser l’arroseur ! Résultats sans appel, un pays indiscipliné dans un monde où l’etat « anarchique » a disparu. Une économie à genoux parce que la culture du travail a été achevée par des grèves, des sit-in et des occupations d’usines par milliers.
Des finances aux abois et impérativement en survie grâce à la dette et surtout au capital sympathie de la Tunisie dans le monde depuis Bourguiba. Enfin, un peuple désabusé, angoissé, n’ayant plus de repères avec ces discours contradictoires et ces idéologies messianiques et révolutionnaires qui font rêver mais ne font pas vivre.
Aujourd’hui, le constat est sans équivoque, la nouvelle classe politique de la Révolution est plus corrompue que la précédente et les Tunisiennes et les Tunisiens ont le moral à zéro ! C’est le dernier sondage « Sygma » qui le dit clairement et confirme le nôtre du mois d’octobre dernier. Pourtant, il y a de l’espoir… pourquoi… je m’explique. D’abord, les Tunisiens ne veulent plus de nouvelles « déstructurations » violentes comme celles vécues avec la Troïka.
Ils ont été vaccinés contre la grippe « révolutionnaire », récupérée et diffusée par des partis de la « passion » et non de la « raison ».
Par ailleurs l’exécutif à deux têtes demeure populaire, donc l’etat tient, malgré les frappes meurtrières dont il a fait l’objet.
Le Président est stable et apprécié dans sa diplomatie d’écoute et le Premier ministre progresse et nous l’avons prévu, au vu de la marge de progression énorme qui s’annonce. Il suffit de réussir le « grand oral » à la Conférence internationale sur l’investissement les 29 et 30 de ce mois de novembre pour booster l’ensemble de l’activité économique et relancer la Tunisie. Gardons espoir !