Paroles de festivalier
Les Journées cinématographiques de Carthage sont vite revenues, rattrapées par le temps qui n’attend pas et l’attente de vingt-quatre mois qui pourraient les faire oublier par les professionnels du cinéma du monde entier. Un festival est annuel ou ne
Ce festival est un rendez-vous à la fois incontournable pour les cinéphiles et magique, car Tunis change totalement de visage prenant les allures d’une ville qui aime le cinéma arabe et africain, en premier et qui ose veiller. La vie de la cité change un peu le temps d’un festival. L’accès aux salles est extrêmement difficile, car le nombre des spectateurs dépasse toutes
les limites et l’attente se fait longue. Et cerise sur le gâteau, toutes les séances publiques démarrent avec au moins un retard de vingt minutes. Avonsnous alors un public cinéphile capable de tenir la pente durant l’année ? C’est un public essentiellement formé d’étudiants motivés par leurs professeurs pour aller fréquenter les JCC et de gens qui s’aperçoivent enfin l’est pas (Sic !) Annuelles et plus du tout biennales, faut-il en changer les statuts ? Les JCC donnent, d’un autre côté, du fil à retordre à ceux qui osent les suivre et ne point les quitter d’une semelle. Sueur, fatigue et films.
qu’il existe un cinéma dans les salles qui restent encore ouvertes et qui combattent encore pour leur survie. Le « nouveau » public veut être dans le moule, quitte à ne rien comprendre à la chose cinématographique. Le « m’as-tu vu ? » devient alors indispensable. Toute cette effervescence devrait engendrer une certaine passion de voir du cinéma dans
les salles.
Derby
Mais les résultats ont montré que cela reste irréalisable étant donné que les gens n’ont rien pigé et reviennent, comme de coutume à leurs bonnes vieilles habitudes de ne point fréquenter les salles obscures. Et dans la foulée des JCC, on découvre que les tickets passent au marché noir, ou sont tout simplement
transformés en faux billets. Un mauvais et un bon signe à la fois. La folie du cinéma devrait gagner du terrain, à l’instar du sport et plus particulièrement du football et ses derbys. Et pour rester dans le domaine du cinéma, les JCC ne sont-elles pas un derby entre les cinémas arabe et africain ? A chacun sa douce folie.
Lotfi BEN KHELIFA