"L'invitation": vertiges de l'amitié
Au commencement, il y a une BD. L'excellente "Invitation" de Jim et Dominique Mermoux, un roman graphique structuré autour d'une idée décapante: un homme est réveillé en pleine nuit par son meilleur ami en pleine galère. Il file l'aider, en râlant. Une heure de route... et sur place, il découvre son ami bouteille de champagne à la main, entouré d'une joyeuse bande arrivée là pour les mêmes raisons. Il s'agissait de tester l'amitié. Et tout le monde est venu... Evidemment, chacun ne réagit pas de la même façon. Certains trouvent le procédé génial, d'autres l'ont vraiment mauvaise. Une bonne histoire ne fait pas forcément un bon film, et Michael Cohen, a mis le temps avant de trouver le ton juste, les bons ressorts et le casting idéal, bien épaulé par Lena et Dan Coen, lointains cousins des deux célèbres frères américains. Ça valait le coup de patienter, le résultat est épatant. Des films sur l'amitié et ses tourments, sur les hauts et les bas des couples amoureux ou amicaux, on en a vu des centaines, mais celui-là est vraiment dans le haut de la pile.
Michael Cohen, excellent acteur, signe là son second long métrage et il n'a rien sacrifié. L'image est très soignée, les dialogues fonctionnent à merveille, les comédiens sont à leur meilleur niveau, en particulier Nicolas Bedos, parfait pote flamboyant, cynique et manipulateur. Le type qu'on a envie de prendre dans ses bras et de gifler à deux secondes d'intervalle. Autour de lui, Camille Chamoux, Gustave Kervern, Bernie Bonvoisin ou Patrick Prejean contribuent, eux aussi, à rendre parfaitement plaisante cette "Invitation".