Système de quota, levée graduelle de la subvention et risques spéculatifs
Le secteur de l’huile végétale subventionnée en crise Jamel ALARF de la CONECT : « Le système de quota va créer une cacophonie et des perturbations au niveau de la distribution. D’où les risques de spéculation qui pointent à l’horizon ». Le changement de l’emballage de l’huile végétale en plastique aura un impact négatif d’autant que le prix passera automatiquement de 900 à 1300 millimes Le secteur des huiles de table se débat dans ses contrastes, entre quota distribué, que certains industriels décrivent comme « insuffisant et mal réparti » et la commercialisation de la bouteille de l’huile végétale en verre supplantée par une autre en plastique. L’atmosphère s’embrase. L’UTICA, suggère la libéralisation partielle de la bouteille de litre subventionnée. Le prix unitaire passera ainsi de 900 millimes à 1 dinar 300.
Depuis plus d’un mois, l’huile végétale connait une pénurie, le produit devient de plus en plus rare à trouver dans les commerces. Et le consommateur se trouve angoissé ballotté face à cette grande polémique. Le problème trouve ses origines dans un dysfonctionnement au niveau de la distribution, le problème de quotas à accorder aux fabricants industriels de ce produit de première nécessité. Selon Jamel ALARF, trésorier du groupement professionnel des huiles végétales subventionnées relevant de la CONECT, la décision prise par le ministère de l’industrie le 10 novembre, est une décision tardive alors qu’on observe une grève depuis le 10 octobre 2016. Cette décision qui consiste à approvisionner les unités de production de l’huile végétale par la quantité nécessaire d’une manière exceptionnelle pour tout le reste de l’année courante. M.ALARF ajoute que cette décision va, par ailleurs, créer une cacophonie et des perturbations au niveau de la distribution. D’où les risques de spéculation qui pointent à l’horizon. 38 unités de production de l’huile végétale A noter que nous avons 38 unités de production de l’huile végétale en Tunisie, dont 30 dépendant de la CONECT et 8 unités de production subordonnées à L’UTICA.
Les protestations entamées dernièrement sont menées par la Chambre syndicale des conditionneurs des huiles alimentaires qui concernent les huit unités de production. Par conséquent, toutes les parties dénoncent et rejettent le nouveau système de quota imposé par le ministère du Commerce aux industriels.
Une grève perdure depuis le 3 novembre d’une durée illimitée, touchant les unités de la production et la distribution de l’huile végétale subventionnée. D’après la Chambre syndicale des conditionneurs des huiles alimentaires, ce système ne servira plus le secteur qui se débat déjà dans une crise. Et M.jamel ALARF nous a déclaré que l’intervention du ministère de Commerce concernant les quotas qui va dépasser les 180 mille tonnes des huiles au lieu de 165 mille tonnes par année, ne peut que compliquer davantage la situation et que la distribution du quota ne sera pas égale pour toutes les unités. Estimant que les mesures décidées par le ministère relatives à l’augmentation du quota pour certaines unités ne résoudra pas le problème qui persiste depuis des années. Accablées par ce genre de décision, les 30 unités, qui dépendent de la CONECT demeurent dans l’attente d’une réponse adéquate qui puisse préserver le secteur et garantir sa restructuration, et n’ont guère besoin d’une décision provisoire. L’UTICA propose la substitution de la bouteille de l’huile végétale, du verre au plastique, ça passe ou ça casse !
L’un des industriels dans le secteur nous a révélé que la proposition de L’UTICA pour le changement du packaging de l’huile végétale en plastique aura un impact négatif vu que le prix passera automatiquement de 900 à 1300 millimes, et ce en dépit de la promesse du Gouvernement Chahed relative à de la stabilisation des prix. Ajoutant que ce genre de décision est un gaspillage d’argent démesuré.
Vente illégale de l’huile végétale Par conséquent, le souci reste le même en ce qui concerne les besoins du consommateur puisque la vente illégale de l’huile végétale devient monnaie courante à tel point que personne ne peut l’acheter ni la trouver. Ce phénomène de la vente illégale s’accentuera puisque les structures du contrôle ne peuvent pas jouer leur rôle comme il se doit. L’industriel ajoute que cette proposition lésera surtout le citoyen.
« La proposition visera de passer de l’huile subventionnée à l’huile moitié subventionnée. Sur ce, il n’est pas du tout surprenant qu’il y avait des signes précurseurs de renoncer à la subvention d’une manière définitive », nous a déclaré l’un des industriels dans le secteur. Cependant, il nous a déclaré que la situation du secteur s’est aggravée dés que l’administration de la subvention a été transférée du ministère du Finances au ministère du Commerce.