Démission du gouvernement
Le Premier ministre bulgare Boïko Borissov a présenté hier la démission de son gouvernement au Parlement après la victoire du candidat pro-russe Roumen Radev au second tour de l’élection présidentielle dimanche en Bulgarie. Borissov avait annoncé qu’il quitterait ses fonctions si Tsetska Tsatcheva, la candidate du parti de centre droit Gerb (au pouvoir), était battue.
«Dans une lettre aux parlementaires, le Premier ministre déclare que son gouvernement continuera d’assumer ses obligations jusqu’à l’élection d’un nouveau gouvernement», indique un communiqué. La chute du gouvernement Borissov devrait se traduire par plusieurs mois d’incertitude politique et probablement conduire à des élections anticipées au printemps. Le président sortant, Rosen Plevneliev, n’a pas le pouvoir de dissoudre le Parlement ni de convoquer des législatives, la tâche incombant au président élu, qui prendra ses fonctions le 22 janvier. Roumen Radev, un ancien général de l’armée de l’air âgé de 53 ans, novice en politique mais soutenu par l’opposition socialiste, a remporté l’élection présidentielle avec 59,4% des voix contre 36,2% à sa rivale. Son message anti-immigration et favorable à l’abandon des sanctions européennes contre Moscou a rencontré un écho inattendu parmi les Bulgares à l’heure où l’union européenne doit composer avec le Brexit et la montée des partis nationalistes. Roumen Radev a également bénéficié du mécontentement suscité par le gouvernement de centre-droit de Boïko Borissov dont les efforts en matière de lutte anticorruption et de réorganisation du secteur public auront été jugés trop lents.
Pour autant, Radev, qui parle couramment anglais, allemand et russe, a promis de maintenir son pays à la fois dans L’UE et dans l’otan. Les commentateurs jugent que les électeurs bulgares ont sanctionné la volonté de Borissov de s’adjuger tous les pouvoirs dans le pays mais estiment que le Gerb reste la formation politique la plus populaire, même si les socialistes sont parvenus à réduire l’écart.
«Pour le moment, des élections anticipées n’accoucheraient pas d’un Parlement très différent de l’actuel, qui est fragmenté», note Parvan Simeonov, analyste politique chez Gallup International. Si aucun des trois partis représentés au parlement n’est en mesure de former un gouvernement dans les semaines à venir, Rosen Plevneliev devra désigner un gouvernement d’intérim en attendant l’investiture de son successeur.