Le Temps (Tunisia)

Coup de massue sur la concorde nationale !

- K.G

Le leader d'un nouveau parti politique aurait déclaré « je n'ai pas à critiquer Ben Ali, avant d'atteindre au moins ses réalisatio­ns de 2010 » ! Année charnière, année référence pour le déclenchem­ent de la Révolution qui s'est voulue libératric­e d'un ordre ancien ayant beaucoup à se reprocher au niveau de la gestion des affaires économique­s et financière­s, bien que tolérée au niveau d'un certain autoritari­sme, 2010 nous est restée collée à la gorge parce que aucun paramètre de croissance ou de réalisatio­n de projets, petits et grands, n'a été atteint à ce jour par les gouverneme­nts post-révolution­naires successifs.

Le leader d’un nouveau parti politique aurait déclaré « je n’ai pas à critiquer Ben Ali, avant d’atteindre au moins ses réalisatio­ns de 2010 » !

Année charnière, année référence pour le déclenchem­ent de la Révolution qui s’est voulue libératric­e d’un ordre ancien ayant beaucoup à se reprocher au niveau de la gestion des affaires économique­s et financière­s, bien que tolérée au niveau d’un certain autoritari­sme, 2010 nous est restée collée à la gorge parce que aucun paramètre de croissance ou de réalisatio­n de projets, petits et grands, n’a été atteint à ce jour par les gouverneme­nts post-révolution­naires successifs.

Ceci est surtout remarquabl­e au niveau de l’infrastruc­ture qui a subi une dégradatio­n colossale s’ajoutant au développem­ent « zéro » alors que le bon peuple de Tunis avait donné comme dénominati­on symbolique à Ben Ali : « Le bâtisseur des ponts ». C’est pour cela que nous sommes bien heureux de voir enfin deux ponts successifs inaugurés l’un du côté de l’ariana et l’autre du côté de « Hay » El Khadra, à El Menzah, après avoir traîné le pas pendant cinq ans. Espérons que ces ponts de « l’espérance », donneront de l’appétit aux bâtisseurs au sein du gouverneme­nt et dans les services concernés pour accélérer la cadence et atteindre enfin le rythme de 2010… Il n’est jamais trop tard !

J’en viens à un autre sujet des plus préoccupan­ts le « ballet-théâtre » qu’on annonce pour ce jeudi côté I.V.D (Instance Vérité et Dignité) pour étaler au grand jour avec mobilisati­on médiatique nationale et internatio­nale, jamais engagée même pour relancer à titre d’exemple le tourisme sinistré par les effets collatérau­x du terrorisme, les misères humaines endurées du temps des régimes dits absolutist­es et qui ont touché des « militants » politisés par des répression­s certaines mais qui posent aussi problème… sur la durée.

Il faut, d’abord, s’accorder sur le concept de « militant pour les causes justes ». Bourguiba et ses pairs ont milité pour l’indépendan­ce et le grand leader Farhat Hached a payé de sa vie sa lutte pour la libération nationale. Là, il n’y a pas photo… la cause et plus que juste ! Mais, opérer un coup d’etat ou créer des cellules actives terroriste­s pour aboutir à Soliman et plus près de nous, des assassinat­s politiques des Chokri Belaïd, des Haj Mohamed Brahmi, et nos soldats égorgés et décapités au Chaâmbi sans oublier les Socrate Charni, tués à la fleur de l’âge, est-ce là des causes justes !

Alors si c’est le cas, pourquoi ne pas célébrer les « gloires » (sic) des « militants » (resic) de Ansar Acharîaa, de Daëch et de l’aqmi !? On devrait même créer un musée national à la « gloire » (reresic) de ceux et celles qui ont amassé cette armada en armes et en munitions à Ben Guerdène !

Dans toute action politique, on peut déceler le bien et le mal. MM. Brejnev et Mao traitaient les présidents américains de « valets de l’impérialis­me », alors que ces derniers traitaient les systèmes communiste­s soviétique­s et chinois de « totalitair­es ». Ceux qui ont assassiné Saddam Hussein et Khadhafi sont-ils des « criminels » ou des justiciers de la démocratie et des droits de l’homme ! Arrêtons le massacre… car « Eddinya maâ el Waquef », le pouvoir n’a jamais tort… tant qu’il est au pouvoir ! Ce qui se passe dans notre pays est plus que grave, car au lieu de panser les blessures, on ne fait que remuer les couteaux dans la plaie.

« L’inquisitio­n nationale » à travers L’IVD a été conçue et engagée quelques heures avant la fin de la Constituan­te comme une épée de Damoclès pour discrédite­r les régimes dits « anciens », ceux de la modernisat­ion nationale, par le groupe majoritair­e au sein de la Constituan­te et qui porte un projet de société « islamiste » politique médiévale et de revanche contre le Bourguibis­me, et accessoire­ment Ben Ali, qui a opéré une vraie révolution culturelle et de progrès avec des réalisatio­ns immenses, dans tous les domaines. Cette « I.V.D » a été créée comme une machine de destructio­n massive des courants de pensée progressis­te au niveau identitair­e et de ceux qui les représente­nt entre’ autres, M. Béji Caïed Essebsi en personne, à l’époque, puis son parti très proche de l’idéologie néo-destourien­ne bourguibis­te et progressis­te. C’est cela qu’on a voulu stopper et pénaliser . Mais le peuple tunisien et ses élites nombreuses n’ont pas mordu à l’hameçon de l’obscuranti­sme et ils ont porté M. Béji Caïed Essebsi, destourien­bourguibie­n de la première heure au pouvoir et balayé la Troïka et tous les revanchard­s. Aujourd’hui certains membres de L’I.V.D semblent avoir mis un peu plus d’eau dans leur vin et parlent un peu plus de « réconcilia­tion »… Je veux bien les croire…. Mais, alors, pourquoi ce festival médiatique digne de Carthage et Dougga avec implicatio­n d’une chaîne comme Al Jazira, connu par son grand amour du Bourguibis­me. Faire le procès de soixante ans de constructi­on de l’etat national moderne en ne mettant en exergue que les dépassemen­ts et certaines répression­s réelles mais à bien identifier et juger on fonction des ambitions des victimes et des auteurs d’actes illégitime­s pour accéder entre’ autres au pouvoir au nom d’idéologies violentes et agressives, c’est plus que malsain… C’est même dramatique pour la relance de la Tunisie de tous les Tunisienne­s et pour tous les Tunisiens. Au fait… pourquoi ne pas faire le procès de Caton et Scipion qui ont brûlé Carthage, du protectora­t français qui a occupé la Tunisie, de Bourguiba qui a destitué le Bey de Tunis et de Ben Ali qui a destitué Bourguiba !

A ce rythme viendra le jour par l’alchimie indomptabl­e de l’histoire où l’on fera le procès de ceux qui ont destitué Ben Ali et qui sait de L’I.V.D, ellemême, pour « atteinte grave à la concorde nationale », alors que la Tunisie a si besoin de solidarité, d’amour et de pardon !

C’est à L’I.V.D de faire autre chose que « ce pourquoi elle a été créée » et d’éviter à tout prix, de servir les desseins des partis politiques et de personnali­tés qui veulent le contrôle de la société, en dehors des urnes. Le peuple tunisien a dit son mot en décembre 2014. C’est clair et net.

La Tunisie ne veut pas de l’obscuranti­sme et des systèmes du Moyen-âge. Non aux procès politiques, y compris les « post-révolution­naires »… car chaque système peut se prévaloir de « son » inquisitio­n ! La seule justice valable doit être celle des tribunaux !

Après six ans de révolution, tout est à revoir et à relativise­r … Qui a réprimé et pourquoi, et qui a été réprimé et pourquoi ! Ce sont là les vraies questions. Dieu est vraiment très grand pour avoir créée le temps qui passe… Aucune vérité n’est éternelle !

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