Le Temps (Tunisia)

Vol …..au dessus d’un monde de lascars

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Quelle distinctio­n y-a-t-il entre un vol à la tire et un vol à l’arraché? on pourrait rétorquer qu’il n’en existe aucune, car le résultat est le même, la victime étant d’une façon ou d’une autre délestée de son bien. Seulement en droit, le vol à l’arraché est plus violent et les dommages que ce vol engendre à la victime peuvent atteindre une gravité considérab­le. Le vol à la tire se fait de manière subreptice et avec dextérité. Samedi dernier à la rue des Salines un jeune homme a subitement arraché le téléphone portable de la main de sa propriétai­re, une jeune fille qui ne lui avait nullement prêté attention. L’oreille écorchée elle n’a pas eu le temps de réaliser et réagir, d’autant plus qu’elle était en pleine conversati­on avec son interlocut­eur. Elle n’a trouvé de mieux que de pousser un cri strident qui a ameuté les passants. Un policier en civil qui se trouvait sur les lieux des faits se lança derrière le voleur dans une course poursuite, encouragé par deux autres passants qui s’attelèrent à la charge, parvenant ainsi à arrêter le comparse, un gringalet, de 18 ans à peine. La jeune fille a pu récupérer son bien et elle a eu plus de peur que de mal. Des cas pareils surviennen­t par dizaine dans la journée, et peuvent se produire dans la rue comme dans les transports en commun.

Mais c’est l’une des rares fois où le voleur est poursuivi et arrêté, la plupart du temps ce lui qui commet ce genre de vol se volatilise dans la nature. Idem dans les transports en commun, lieux de prédilecti­on favori de ces voleurs férus surtout de bijoux même si c’est du toc. Leur façon de procéder est toujours la même. Ils attendent que le métro s’arrête dans une station, où il y a le moins de monde possible pour arracher à qui un collier , à qui un sac, et prendre la tangente juste au moment où le signal du démarrage du métro est donné et une seconde avant la fermeture automatiqu­e des portes. La sécurité? Elle existe de moins en moins dans les métros et les gares. Dans les stations de bus, c’est la galère pour les femmes qui finissent tard leur boulot et pour lesquelles ces stations presque désertes à partir de 18 h, surtout en pareille saison, où il fait déjà nuit. Le bouquet fut la semaine dernière dans un train de banlieue, qui quitte la gare de Tunis à 22h30. C’est le dernier train et il était presque vide. Mais il y avait quand quelque deux ou trois femmes qui rentraient du travail. De l’autre côté quatre individus étaient éméchés, et avaient une petite sacoche avec des boites de bières, pour la route. En outre ils n’hésitaient pas à importuner ces dames qui étaient en face d’eux, en joignant le geste à la parole. Au bout du compte, les dames se sont levées pour rejoindre l’autre compartime­nt, tandis que les deux acolytes indolents continuaie­nt leur beuverie. Il est quand même nécessaire que la compagnie des chemins de fer engage des hommes de sécurité, non pas uniquement pour contrôler les billets, mais également pour protéger ses usagers.

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