L'opposition porte plainte contre Zuma
Afrique du sud
L'alliance démocratique (AD), principale composante de l'opposition sudafricaine, a porté plainte hier pour corruption contre le président Jacob Zuma après la publication d'un rapport sur des soupçons de trafic d'influence au sein de son administration.
Sans se prononcer sur la culpabilité du chef de l'etat, l'ex-médiatrice de la République Thuli Madonsela, qui a rédigé ce rapport intitulé "State of Capture" (Détournement d'etat), parle d'une intervention "extraordinaire et sans précédent" de son administration dans un contentieux économique entre ses amis et son propre fils. "L'AD va s'assurer que Jacob Zuma et tous ceux qui l'ont aidé et soutenu rendront des comptes pour les abus de pouvoir évidents qui les ont enrichis aux dépens des pauvres et des chômeurs", a déclaré Mmusi Maimane, chef de file du parti. Le président, qui a échappé jeudi à une motion de censure, étudie le rapport et se réserve le droit de le contester en justice, ont annoncé ses services après sa publication, le 2 novembre. Thuli Madonsela, dont le mandat s'est achevé à la mi-octobre, y réclame l'ouverture dans un délai de 30 jours d'une enquête exhaustive. Elle soupçonne de riches hommes d'affaires d'origine indienne, de la famille Gupta, d'avoir profité de leur amitié avec Jacob Zuma pour influencer des nominations ministérielles. Le chef de l'etat nie avoir permis aux Gupta d'exercer pareil rôle et la famille incriminée dément toute malversation. Jacob Zuma, qui est âgé de 74 ans, avait déjà échappé à deux autres motions de censure cette année pour d'autres affaires.