L'etat puissance publique risque l'effondrement !
Au moment où Manchester, en Grandebretagne, compte ses 22 morts et ses 60 blessés, frappés par le terrorisme aveugle, les Tunisiens ne semblent pas être concernés, outre mesure, par ce qui se passe chez eux à l'extrême sud, où les revendications de certains kamouristes minoritaires et violents, s'inscrivent directement dans un plan diabolique d'infiltrations terroristes à partir de la Libye…
Au moment où Manchester, en Grande-bretagne, compte ses 22 morts et ses 60 blessés, frappés par le terrorisme aveugle, les Tunisiens ne semblent pas être concernés, outre mesure, par ce qui se passe chez eux à l’extrême sud, où les revendications de certains kamouristes minoritaires et violents, s’inscrivent directement dans un plan diabolique d’infiltrations terroristes à partir de la Libye, où l’armée du général Hafter, se fait canarder sur ses bases proches de nos frontières par les milices des mouvements terroristes. Le harcèlement de nos forces de sécurité et de notre armée sur plusieurs fronts de défense stratégique, par ce genre de mouvements insurrectionnels, tolérés au nom du droit constitutionnel à manifester « pacifiquement », ne peut que permettre le passage dans des moments de confusion générale prévisible de noyaux durs des groupes terroristes tunisiens dont ceux de retour de Syrie, et basés encore en Tripolitaine. Certes, notre valeureuse armée et notre garde nationale veillent et sont bien préparées à ce genre de situations et de prévisions, mais comme dit le proverbe populaire : « Elli yessrek yeghlib elli hahi » (le voleur parmi les oiseaux a toujours une longueur d’avance sur le crieur) ! D’ailleurs, la retenue observée par l’armée pour éviter un affrontement directe avec le groupuscule de tête « kamouriste » en dit long sur la lucidité du haut commandement. Mais, un pas a été malheureusement franchi dans l’escalade avec l’attaque violente et agressive des postes de sécurité, opérée avant-hier, par le noyau dur « kamouriste », malgré toutes les précautions et la volonté d’éviter une riposte disproportionnée de l’armée et de la garde nationale.
Le bilan n’a rien de beau ni de rassurant, et la crédibilité de l’etat s’effondre au vu de la mollesse de la réaction des autorités, face à un groupe déterminé et agissant pour le compte de ses commanditaires pour installer le pays dans l’instabilité voire, même, des affrontements à hauts risques. Finalement, la manipulation de ces jeunes chômeurs, vise le blocage des institutions légales, pour réinstaller le « parallèle à tous les niveaux ».
Et ça va de la contrebande, à la substitution de milices partisanes de fait au lieu et place des autorités régionales et locales légales, et cela mène directement à la « libanisation » de la Tunisie pour ne pas parler du pire et d’une évolution à la libyenne ou à la syrienne tout aussi possible !
Jusque-là, l’exécutif aussi bien à Carthage qu’à la Kasbah, a tenu au respect stricte de la Constitution, en refusant l’affrontement directe avec les manifestants. Beaucoup pensent pourtant, qu’il s’agit là d’une faiblesse chronique de l’etat, à pouvoir imposer la loi. Or, la loi interdit la violence et l’agressivité et fait de l’etat le seul détenteur légitime de la violence légale, par les forces de sécurité et l’armée.
La classe politique de son côté, joue le « tous… contre tous ». Les uns veulent acculer le gouvernement à démissionner d’une part, et pousser BCE à des élections législatives anticipées. Les autres cherchent le pourrissement total jusqu’à l’éclatement et l’extension du climat insurrectionnel, prélude à une 2ème « révolution » par la rébellion des rues et des cités périphériques. Quant à la majorité silencieuse, elle assiste médusée au démembrement de la transcendance de l’etat et des institutions, prélude à une «milicisation » possible du pays tout entier.
Et dire que la saison touristique, jusque-là prometteuse, est bien ouverte et nécessite le calme et la sérénité. Mais, ces messieurs s’en foutent !
L’etat et l’exécutif sont-ils capables, aujourd’hui, au vu de l’effritement des forces politiques de moins en moins crédibles de frapper un grand coup pour signifier à tout le monde la fin de la récréation !? Je ne le pense pas ! La nouvelle culture du système politique postrévolutionnaire inauguré par une certaine « troïka », et ses résidus recyclés dans de nouvelles formations, n’est pas celle de la transcendance de l’etat !
C’est la culture du « parallèle », qui prévaut et les « kamouristes » et consorts, se sont insurgés justement, parce qu’on a tenté de les déposséder de leur part « d’etat parallèle », y compris essentiellement, la contrebande et le pétrole. L’enjeu est énorme. Les partis du « Harak populaire », en passant par les ex du CPR, aux cadres islamistes attachés aux commandements de la Chariaâ, tout ce beau monde a en horreur l’etat moderniste « bourguibien » de la puissance publique. De fait, Bourguiba, a été la continuité de 3000 ans d’histoire depuis la fameuse Constitution de Carthage, en l’an 500 avant Jésus-christ, en passant par Kheïreddine Pacha, la dynastie husseiniste et le protectorat français et en consolidant et perpétuant la culture de « l’administration écrite » (je dis bien écrite, car le reste du monde arabe, moyen-oriental est de culture administrative coutumière et orale). Par conséquent, il est presque normal que Ennahdha, par exemple, ait un pied dans chacune de ces « cultures ». Une fois, en appuyant le gouvernement et BCE, représentants l’etat puissance publique (dixit MM. Imed Hammami, Laârayedh et Ghannouchi) et une autre fois en sympathisant avec les kamouristes qui veulent un « moins d’etat » conforme à la culture islamique (dixit MM. Abdellatif Mekki, Hammadi Jebali et la Choura). La gauche extrême du Front populaire pousse dans la même direction mais pour favoriser et développer la fermentation populiste « révolutionnaire » et déstructurer « l’etat de l’administration bourgeoise et capitaliste ». Reste L’UGTT, qui du temps de M. Hassine Abassi a lâché complètement BCE et a fait la guerre à « l’etat de l’establishment » et des hommes d’affaires, avec 500 grèves par an, et qui, aujourd’hui, fait face à un dilemme majeur : « Jusqu’où peut-on pousser le harcèlement de l’etat et du monde des affaires pour obtenir des concessions, tout en préservant le pays l’effondrement total » ? Rappelons que L’UGTT a toujours été une partie intégrante du système politique depuis l’indépendance. Et elle n’a aucun intérêt à faire disloquer l’etat. M. Taboubi a mis beaucoup d’eau dans son (thé) et semble comprendre et bien conscient des risques qu’on fait courir à l’etat tout entier, cet Etat synthèse façonnée par Bourguiba et Hached, amis et protecteur des travailleurs, mais libéral et ouvert économiquement à la bourgeoisie nationale, si l’on continue à poignarder dans le dos, ses acquis sociaux et institutionnels et son administration qui est jetée en pâture, en ce moment par les Instances infiltrées de lutte contre la corruption, etc... ! Alors, l’etat légal ou l’etat parallèle… Thas is the question !
Par conséquent, c’est la lutte de « tous contre… tous » et c’est un véritable miracle si l’etat et le pays arrivent encore à tenir et à survivre à tant de dommages collatéraux et de harcèlements. Vivement le Ramadan… Et qu’il nous apporte l’apaisement ! Roumdhankom… Mabrouk !