Le Temps (Tunisia)

Le terrorisme a encore frappé…

- Samia HARRAR

Est-ce qu’il y aurait encore, aujourd’hui dans le monde, un endroit, qui serait préservé ? Est-ce qu’il y aurait encore, un espace, une aire géographiq­ue, une latitude, non encore touchés par la folie des hommes, et où il ferait bon de poser ses valises, pour connaître enfin la paix de l’âme, et respirer ? Sans sentir son coeur battre la chamade, en prévision d’une catastroph­e imminente et qui ne serait pas annoncée ? Est-ce que la terre entière, crucifiée plus qu’à son compte, peut encore compter sur le mot « espoir » pour tourner rond, sans éprouver ni angoisse, ni peur, ni remords, de n’avoir pu faire quoique ce soit, pour arrêter les frais, en endiguant les dégâts, tout en faisant en sorte que plus jamais un innocent ne tombe, sacrifié sur l’autel de la fureur meurtrière de terroriste­s en puissance, qui assassinen­t sans sourciller, trouvant toujours un justificat­if à leurs sombres causes et à leurs desseins barbares, sans comprendre que celui qui touche à un seul être humain aura à chaque fois, touché en plein coeur toute l’humanité, et qu’il n’aura pas assez de toute une vie pour l’assumer ? Ce qui s’est passé lundi soir à Manchester vient nous conforter, encore une fois, une fois de trop, dans l’idée que les frontières qui nous séparent doivent nous unir, pour que nous puissions faire face, d’un front commun, main dans la main, au terrorisme, aveugle et méchant, qui se soucie fort peu de la souffrance qu’il engendre, et de la douleur des familles, qui se voient annoncer, d’un coup, comme si le ciel leur tombait sur la tête, qu’effectivem­ent le ciel vient de leur tomber sur la tête ; et qu’ils n’auront plus que leurs yeux pour pleurer… Des enfants, des gosses, des familles, venus faire la fête, réunis en concert, jusqu’à la déflagrati­on, l’horreur abjecte, l’innommable, la perte de tout sens. Il n’y a pas de mots…

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