Des starts up à la rescousse
relance de la recherche scientifique
Relance de la recherche scientifique
La nouvelle stratégie nationale présentée dernièrement par le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique en vue de la relance du secteur de la recherche scientifique a suscité de l'espoir, face à la crainte que beaucoup éprouvait de voir se prolonger encore la mise en veilleuse de cette activité hautement stratégique et exposer les nombreux acquis réalisés dans ce domaine à une perte certaine.
La nouvelle stratégie nationale présentée dernièrement par le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique en vue de la relance du secteur de la recherche scientifique a suscité de l’espoir, face à la crainte que beaucoup éprouvait de voir se prolonger encore la mise en veilleuse de cette activité hautement stratégique et exposer les nombreux acquis réalisés dans ce domaine à une perte certaine.
La Tunisie bénéficie d’une excellente réputation à l’international, en matière de recherche scientifique. Elle est la première en Afrique sur le plan de la production scientifique rapportée au PIB et au nombre d’habitants, et la 60ème dans le classement mondial des pays par nombre total annuel des publications scientifiques indexées, important indicateur dans ce domaine.
En 2016, le nombre des publications scientifiques tunisiennes indexées a atteint 5740, c'est-àdire les publications scientifiques reconnues et citées dans les références internationales de recherche scientifique, un peu moins que les 6000 publications enregistrées en 2015, mais huit fois plus important que les 700 publications recensées en 2000.
Notre pays dispose de 40 centres de recherche scientifique spécialisés dans les différentes branches de cette activité, outre une dizaine de technopoles, espaces de production, d’enseignement et de recherche à la fois, et des centaines de laboratoires et d’unités de recherche, parallèlement à une agence nationale de revalorisation des résultats de recherche et des ressources humaines hautement qualifiées.
Le cadre, dirait-on, est idéal, mais la contribution du secteur est restée pourtant très limitée à l’essor du pays, au moment où il est mondialement reconnu comme étant le vecteur principal de tout développement réel.
Les spécialistes et les chercheurs sur le terrain mentionnent mille causes à ce décalage. La nouvelle stratégie en a signalé plusieurs à l’instar du financement.
Actuellement, à peine 0,66% du PIB sont consacrés au secteur de la recherche scientifique et il a été proposé de porter cette part à 1% du PIB en 2022. Par moment, cette part avait atteint 1,25% du PIB.
Il est vrai que 30% du budget du ministère sont alloués au secteur, mais ce budget est faible et se monte à quelques 300 millions dinars de sorte que l’enveloppe consacrée à la recherche atteint à peine 90 millions dinars. Mais, au-delà de sa modestie, ce financement des activités de recherche en Tunisie est assuré à hauteur de 95% par l’etat. Les industriels du secteur privé sont totalement absents dans ce domaine et continuent de préférer les procédés et les solutions importées de l’étranger, aspect considéré comme une des grandes lacunes du système tunisien de recherche. La contribution des entreprises étrangères installées en Tunisie au transfert de technologie n’est pas encore évaluée, mais certains la minimisent.
Aussi, l’une des mesures envisagées dans le cadre de la nouvelle stratégie de relance du secteur de recherche scientifique est-elle un projet de lancement de starts up de recherche. L’accent sera mis en outre sur l’encouragement de la production des brevets d’invention au lieu des publications scientifiques à caractère théorique, orientation sans cesse remise sur le tapis. Des concours de brevets d’invention seront organisés périodiquement, outre des journées nationales périodiques de la recherche scientifique en vue d’évaluer les progrès accomplis.