Le déficit courant se creuse, la masse monétaire s’accroît
« Le creusement du déficit de la balance courante s’est poursuivi pour atteindre -4.011 millions de dinars (ou -4,1% du PIB) contre -3.037 millions de dinars à fin avril 2016 (-3,4% du PIB). A ce rythme, et en l’absence de mesures correctives, le déficit risque de se situer, pour toute l’année 2017, à des niveaux supérieurs à ceux enregistrés auparavant avec des conséquences négatives sur les réserves de changes et les ratios de l’endettement extérieur ». C’est à travers ce simple constat que les analystes de la Banque Centrale de Tunisie, déplorent le creusement du déficit courant. Une situation qui s’accompagne par l’amélioration du solde de la balance générale des paiements qui a atteint 530 millions de dinars contre un déficit de 3027 millions de dinars au cours de la même période une année auparavant.
D’après les explications avancées par la BCT, l’amélioration de ce solde est due à des flux de recettes en devises. Il s’agit principalement de la mobilisation d’un emprunt obligataire sur le marché financier international pour 850 millions d’euros, et le renforcement des investissements directs étrangers (524 millions de dinars contre 449 millions de dinars une année auparavant). Accroissement de la masse
monétaire Toujours selon les mêmes données communiquées par la BCT dans une note de conjoncture, la masse monétaire (M3) s’est accrue de 7,6%, à fin avril de l’année en cours, contre 5,6% en mars 2017 et 5,8% une année auparavant. Les analyses de la BCT, expliquent cette amélioration principalement par l’accélération des concours à l’économie (+9,8% en avril 2017 contre +7,4% il y a un an) et la reprise des créances nettes sur l’extérieur (+547 millions de dinars contre -4.085 millions de dinars au cours de la même période de 2016). Cependant, les créances nettes sur l’etat se sont légèrement ralenties (+19,5% en g.a contre +20%). En contre partie, les ressources monétaires, se sont inscrites en hausse en mars et avril 2017 et ce, après la baisse enregistrée durant les deux premiers mois de l’année en cours. “Cette évolution porte la marque d’une importante hausse des dépôts à vue chez les banques et d’une reprise, en avril, des certificats de dépôts et des billets et monnaie en circulation. L’épargne des ménages a connu un ralentissement après la nette reprise observée tout au long de l’année 2016”, indique-t-on dans la note. Selon cette même note, les besoins de liquidité se sont encore accentués en avril 2017. Une accentuation expliquée par l’effet restrictif provenant, principalement, de l’encaissement de recettes fiscales relatives au mois de mars, dont notamment, la première tranche de la contribution exceptionnelle au profit du budget de l’etat prévue dans la LF-2017, ainsi que le recours accru des banques à l’achat de devises auprès de la Banque centrale pour financer les importations des agents économiques.
C’est ainsi que l’intervention de la Banque centrale sur le marché monétaire a poursuivi sa hausse pour s’établir en avril 2017, au-dessus de la barre de 9 milliards de dinars, contre 5.635 millions de dinars une année auparavant. Plus encore, les crédits à l’économie ont progressé de 788 millions de dinars en avril 2017 après une progression importante de 1.241 millions de dinars enregistrée au mois précédent. En glissement annuel, ils ont évolué au rythme de +9,7% contre +7,2% une année auparavant.