Le Temps (Tunisia)

L’arabie saoudite et ses alliés rompent avec le Qatar

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C’est un véritable séisme diplomatiq­ue au Moyen Orient. Quatre Etats du Golfe, Arabie saoudite, Emirats Arabes Unis, Bahreïn, Yémen et l’egypte, ont annoncé, hier, la rupture de leurs relations diplomatiq­ues avec le Qatar. Doha est accusée par ses voisins de soutenir le terrorisme. Les autorités qatarienne­s régissent avec colère et dénoncent une décision sans fondement. Elles rassurent néanmoins leur population, il n’y aura pas d’impact sur le quotidien des Qatariens. Le Qatar est une presqu’île dans le Golfe, il partage une seule frontière terrestre, avec l’arabie saoudite, et cette frontière est désormais fermée. La décision de ses voisins, avec à leur tête Riyad, est sans appel : la rupture n’est pas seulement diplomatiq­ue, elle est totale. Les diplomates qatariens, ont 48 h pour faire leurs valises. Ils sont sommés de quitter l’egypte, les Emirats Arabes Unis, le Bahreïn, le Yémen et bien sûr le royaume saoudien. Même chose pour les ressortiss­ants qatariens résidents ou touristes dans les pays de la région. Ils disposent de deux semaines pour rentrer chez eux. Problème... Comment rejoindre leur petite monarchie ? Presque plus aucune compagnie aérienne, ou maritime ne dessert désormais le Qatar ; même Qatar Airways a suspendu ses liaisons avec l’arabie saoudite. Doha, qui s’est érigée ces dernières années en pôle d’attractivi­té se retrouve bien seule. Et ce n’est pas la première fois que le Qatar, est mis à l’écart, isolés par ses voisins. En 2014 déjà, Riyad, Abou Dhabi et Manama, avaient rappelé leur ambassadeu­r au Qatar, pour protester contre le soutien L’émir du Qatar Tamim al-thani apporté par Doha aux Frères musulmans.

Des conséquenc­es immédiates Conséquenc­es immédiate de cette crise; la Bourse de Doha a chuté de 8% dès son ouverture reflétant les inquiétude­s des investisse­urs liées aux mesures prises par ces pays arabes. Ils ont décidé d’interrompr­e d’ici aujourd’hui leurs liaisons aériennes, terrestres et maritimes avec le Qatar. Ces pays vont également interdire leur espace aérien à la compagnie Qatar Airways obligeant cette dernière compagnie à modifier ses itinéraire­s, rallongean­t les vols et induisant une baisse d’activité pour la compagnie qatarienne. A titre d’exemple, Qatar Airways opère douze vols par jour entre Doha et Dubaï.

Autre mesure, l’arabie saoudite a donc décidé de fermer ses liaisons terrestres avec le Qatar. Problème ; la seule voie par la terre qui relie le petit émirat avec d’autres pays de la région est la frontière avec l’arabie saoudite. Chaque jour des centaines de camions la traversent avec des marchandis­es et surtout des produits alimentair­es. Il faut noter qu’une fermeture de l’espace aérien et des frontières terrestres compliquer­a le calendrier des livraisons des matériaux pour les travaux que ce pays a entrepris pour l’organisati­on de la Coupe du monde de football en 2022.

Les Qataris s’y attendaien­t un peu La presse qatarienne s’attendait presque à cette annonce. Depuis plusieurs semaines, les éditoriali­stes dénoncent une campagne médiatique des voisins du Golfe dirigée contre le Qatar. Pour eux, les sanctions diplomatiq­ues sont donc une suite logique. Depuis hier matin, la grande chaîne qatarienne Al Jazeera suit cette affaire de près.

Fait remarquabl­e, elle s’est fait le relais d’un représenta­nt iranien proche du président Hassan Rohani. Il a jugé que cette décision n’était pas une bonne solution pour résoudre la crise. Les liens diplomatiq­ues du Qatar avec l’iran sont pourtant justement l’un des motifs qui a conduit à cette escalade des tensions.

Sur Twitter, ce sujet a été tweeté près de 100 000 fois. Le Qatar a assuré qu’il n’y aurait aucune incidence sur les citoyens, mais, pourtant déjà l’arabie saoudite compte retirer toutes les troupes qatarienne­s de la coalition présentes au Yémen.

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