Les Palestiniens craignent une nouvelle annexion de territoires
En Israël et dans les Territoires palestiniens, on commémore cette semaine les cinquante ans de la guerre des Six-jours. Une guerre éclair entre Israël et ses voisins arabes et une victoire écrasante pour l’etat israélien qui a conquis le Sinaï, la bande de Gaza, le plateau du Golan, la Cisjordanie et Al Qods-est entre le 5 et le 10 juin 1967. Six jours qui ont changé la face du Proche-orient et qui marquent pour les Palestiniens le début d’une longue occupation militaire et d’une colonisation croissante de leurs territoires. Cinquante ans après, les Palestiniens craignent désormais que le gouvernement israélien, considéré comme le plus à droite de l’histoire de l’etat israélien n’annexe des pans entiers de la Cisjordanie, où vivent près de 400 000 colons.
Des territoires morcelés, une colonisation galopante et des négociations au point mort. Après cinquante ans d’occupation militaire israélienne des Territoires Palestiniens, Nabeel Shath, conseiller du président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas, redoute désormais que l’etat hébreu franchisse une étape supplémentaire.
« Intention d’annexion » « L’occupation de la Cisjordanie est devenue une intention affichée d’annexion. La coalition de Benjamin Netanyahou parle désormais de prendre toute la Cisjordanie laissant seulement une souveraineté palestinienne sur quelques villes surpeuplées », s’alarmet-il. Prônée par plusieurs ministres israéliens, cette annexion concerne en fait la zone C qui représente 60 % de la Cisjordanie. Et ce scénario pourrait être validé au cours de la relance du processus de paix souhaité par les Etats-unis selon Nadia Hijab, directrice du Think Tank palestinien Al Shabaka.
« Crainte » « Notre plus grande crainte c’est qu’un accord prolongeant le contrôle militaire israélien et annexant la plus grande partie de la zone C soit imposé aux Palestiniens », estime Nadia Hijab. Une voie ouverte en février dernier avec l’adoption d’une loi blanchissant des colonies sauvages en Cisjordanie. Une première pour le Parlement israélien qui n’avait jamais légiféré sur les territoires occupés.