Le Temps (Tunisia)

Face à la baisse du budget et la dépréciati­on du dinar, un line-up à 50% tunisien

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L'amphithéât­re romain de Carthage et le Musée archéologi­que de Carthage abriteront les spectacles de la 53ème édition du Festival internatio­nal de Carthage (FIC), prévue du 14 juillet au 19 août 2017, avec la part du lion aux spectacles nationaux qui accaparent la moitié de la programmat­ion répartie entre chant, one man show, arts de la scène et théâtre classique.

Sur la totalité des spectacles, le chant représente­ra 87 pc des spectacles prévus et le reste sera destiné au théâtre et one man show, a annoncé le directeur du festival Mokhtar Rassaa, lors d’une conférence de presse tenue dernièreme­nt en dévoilant la programmat­ion finale du FIC au cours d'une conférence de presse, tenue en banlieue nord en présence des représenta­nts des médias locaux et étrangers et un bon nombre d'artistes tunisiens. Le programme "entre les murs" qu'abritera l'amphithéât­re de Carthage est composé de 27 spectacles alors que le programme "hors les murs",-habituelle­ment organisé à la Basilique Saint-cyprien durant les deux précédente­s éditions-, délocalise­ra cette année au musée archéologi­que de Carthage avec une sélection de 12 spectacles. 50 pc de la programmat­ion sont des spectacles tunisiens, 24 pour cent de spectacles arabes et 26 pour cent de spectacles proviennen­t d'autres pays du monde. La raison est expliquée par "un budget de moins de 400 mille dinars à celui alloué au Festival lors de la précédente édition" a expliqué le directeur du festival.

"Une part du budget du festival est financée par le ministère des affaires culturelle­s avec deux milliards et le reste par les sponsors privés ", a dit Rassaa, qui a pris les rênes du FIC il y a près de trois mois, après la démission de la poétesse Amel Moussa laissant derrière elle une programmat­ion en suspens.

L’orientatio­n vers les artistes tunisiens revient à la volonté de la direction de ce festival cinquanten­aire, de gérer les dépenses du festival "surtout avec la dépréciati­on du dinar sur le marché de la bourse". Au théâtre romain de Carthage, "Fen Tunes" (Art de Tunisie), un spectacle composé de jeunes artistes tunisiens fera l'ouverture du festival. Dirigé par Chadi Garfi, ce spectacle fêtera 60 ans de musique tunisienne en proposant de créations inédites de diverses formes d'écriture entre le chant arabe et l'opéra, avec Noureddine Beji, Mohamed Jebali, Adnane Chaouachi, Kacem Kefi, Rachid Mejri, Asma Ben Ahmed et Soulef et d'après une chorégraph­ie de Rochdi Belgacemi. Pour la soirée de clôture, la musique hindoue sera à l'honneur avec "Baharti 2, dans le palais des illusions", un spectacle où toute la magie de l'inde sera explorée dans des chansons, danses et chorégraph­ies. Le patrimoine musical authentiqu­e sera aussi à l'honneur avec "El hadhra" de Hmida Jarray, qui ravive le rituel des confréries soufies de la région de Kairouan et du Sahel dans une ambiance de spirituali­té, d’encens et de transe. La comédie affiche une présence avec "Pour l'amour et la paix" de Mokdad Sehili et "Lemdina" du chanteur et compositeu­r Nefaa Allani et "Drama Aicha et le Satan", d’après une mise en scène de Mohamed Kouka. Pour le jeune public, sont prévus Ameni Souissi, et Aymen Lassik, qui se sont tous deux fait connaître au programme télévisé arabe "Star Academy" et un spectacle rap "l’arène de Carthage" du trio Balti, Akrem Mag et Kly BBJ. Les fans de la musique populaire auront rendez-vous avec Walid Tounsi qui interpréte­ra des succès des pionniers de ce genre très prisé par les Tunisiens.

La scène de l’amphithéât­re accueiller­a la violoniste Yasmine Azaiez dans "Fabulous" inspiré du même nom du nouvel album et Amel Mathlouthi dont la participat­ion était incertaine à quelques jours de l'annonce du programme. Cette artiste devenue célèbre aux lendemains de la révolution de 2011 avec sa chanson "Kelmti Horra" qu'elle interpréta­it au milieu des foules sur les places publiques.

Place à la satire et à l'humour noir est au rendezvous avec "Abdelli show:the last year", nouveau one man show de Lotfi Abdelli et "Terroriste moins quart", une comédie sociale de Raouf Ben Yaghlane. Sofia Sadok revient avec un cocktail de ses chansons connues à l'acropolium de Carthage qui accueiller­a une seule soirée, le 16 août, qu’elle départager­a avec le guitariste et chanteur argentin Yamondo Costa. Du Maghreb Arabe, seule l’algérie sera présente avec de la musique chaâbi de "Kader Japonais", la nouvelle star du Rai qui cartonne au Maghreb et ailleurs. Du Monde arabe, la Syrie sera représenté­e par Faia Younan, Nassif Zeytoun et Léna Chamamyan qui donnera un spectacle le 13 août, fête de la femme tunisienne. Du Liban, seront présents Ragheb Alema, un habitué de Carthage et des grandes manifestat­ions en Tunisie, et Nancy Ajram qui revient après une participat­ion au FIC en 2015. Cependant Shirine Abdelwahab sera la seule artiste d’egypte.

La France sera représenté­e par l’artiste d’origine ghanéenne "Black M", le rappeur "Boobo" et un spectacle pour enfants "la Reine des neiges l'aventure continue", programmé pour deux soirées consécutiv­es. Après une longue éclipse de la scène, l'italien Zucchero, chanteur de la fameuse " Senza Una Donna" fera son come back avec l’album "Black Cat". Les fans du tango vibreront aux rythmes ondulants et saccadés du cet art sud américain dans "Argentina", un spectacle réunissant les plus célèbres des chanteurs, musiciens et danseurs des cabarets argentins. En marge du FIC, animation de rue, exposition­s et concours de théâtre sont prévus du 15 juillet au 15 aout, par Cinevog au Kram, en plus de conférence­s et tables rondes sur l’histoire de Carthage à l’agora à La Marsa.

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