Serenata Napolitana à Sidi Bou Saïd
C’est une soirée de musique napolitaine classique, traditionnelle et moderne qui a été proposée le 21 juin par l’ensemble italien Partenope au Centre des musiques arabes et méditerranéennes (CMAM), à Sidi Bou Saïd, en collaboration avec l’institut culturel italien dans le cadre des « Nuits d’ennejma Ezzahra. » Un spectacle sobre et beau intitulé : « Serenata Napolitana » qui a été suivi par un public mélomane sous les étoiles et dans la fraicheur d’une soirée de Ramadan. Cela faisait oublier, un tant soit peu, la canicule qui faisait des prolongations à Tunis, en nocturne.
Formé par la soprano Maria Ercolano, la flûtiste Claudia Liccardi, Agostino Oliviero, à la mandoline et au violon et Salvatore Morra, à la guitare, cet ensemble a fait voyager son public vers la région napolitaine, qui n’est pas sans avoir des similitudes avec les atmosphères tunisiennes, du moins du côté du climat tempéré. Sa chanson et sa musique spécifiques, avec des extraits de son riche répertoire aussi bien classique comprenant des airs d’opéra, des sérénades et des chants populaires étaient au programme. Cette chanson napolitaine est « l’une des composantes les plus pertinentes de la culture italienne », comme le souligne l’auteur Giovanni Vacca. Des « Tarantella napolitana », aux opéras et jusqu’aux chants et chansons aux auteurs connus ou anonymes, le spectacle mettait en évidence la belle et forte voix de la soprano Maria Ercolano. La majeure partie des oeuvres chantées était bien rythmée et incitait à la danse. Il ne manquait plus au spectacle que la présence de danseuses sur scène. Le public suivait attentivement ce concert de plus d’une heure, un petit voyage merveilleux vers des genres musicaux italiens du sud-ouest avec des airs où sont mis en évidence également des instruments comme la mandoline et la flûte. Cette musique s’invitait dans un lieu prestigieux, le palais Ennejma Ezzahra du Baron d’erlanger qui avait consacré sa vie à la musique et à l’histoire de la musique arabe et également aux arts en général. Son palais abrite aujourd’hui le Centre des musiques arabes et méditerranéennes qui prolonge et perpétue l’oeuvre du baron, tout en s’ouvrant sur toutes les musiques aussi bien orientales qu’occidentales qui ont une filiation.