Le Temps (Tunisia)

Le Haut commissair­e aux droits de l'homme critique May et Trump

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Zeid Ra'ad al Hussein, Haut commissair­e des Nations unies aux droits de l'homme, a reproché à la Première ministre britanniqu­e, Theresa May, des propos tenus durant la campagne électorale laissant entendre que certaines lois pourraient être abrogées si elles entravaien­t la lutte contre le terrorisme.

S'exprimant ce mois-ci à la suite d'attentats terroriste­s au Royaume-uni, Theresa May a estimé qu'il serait possible de restreindr­e la liberté et les déplacemen­ts des personnes soupçonnée­s de terrorisme lorsque la justice dispose d'éléments suffisants pour déterminer qu'ils sont une menace sans pour autant avoir assez de preuves pour les traduire devant les tribunaux.

A la suite d'un attentat à Londres, May a promis de réprimer l'extrémisme musulman et de renforcer les pouvoirs de la police.

"Si les lois touchant aux droits de l'homme empêchent cela, nous les modifieron­s de manière à faire en sorte que cela devienne possible", a-t-elle dit dans une interview au Sun.

Dans un discours à Londres lundi soir, Zeid Ra'ad al Hussein a estimé que ces propos-là reflétaien­t sans nul doute une véritable colère mais semblaient aussi "destinés à se concilier une certaine frange de l'électorat, et c'est cette attente-là qui me trouble vraiment".

"Quelles qu'aient été les intentions derrière ces déclaratio­ns, elles sont vivement regrettabl­es, c'est un cadeau fait par une grande dirigeante occidental­e à toute figure autoritair­e qui foule aux pieds les droits de l'homme sous le prétexte de lutter contre le terrorisme, où que ce soit dans le monde", a-t-il ajouté.

Zeid s'en est pris aussi à Donald Trump et au président philippin, Rodrigo Duterte, qui, à ses yeux, "brisent de vieux tabous" en soutenant l'un la torture, l'autre les assassinat­s extrajudic­iaires. "Les dangers visant tout l'édifice du droit internatio­nal sont par conséquent bien réels", a-t-il conclu.

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