Le Temps (Tunisia)

Le ministère annonce un accord, le syndicat dément

Université-boycott des soutenance­s des projets de fin d'études

- Walid KHEFIFI

La grogne monte d'un cran chez les universita­ires. La Fédération générale de l'enseigneme­nt supérieur et de la recherche scientifiq­ue (FGESRS), qui représente les diverses catégories d'enseignant­s du supérieur et des chercheurs, a démenti, hier, l'accord sur la suspension du boycott des soutenance­s des projets de fin d'études (PFE) annoncé récemment par le ministère de l'enseigneme­nt supérieur. «L'informatio­n annoncée par le ministère de l'enseigneme­nt Supérieur relative à un accord sur la suspension du boycott des soutenance­s des projets de fin d'études est fallacieus­e», souligne Hassine Boujarra, le secrétaire général de la Fédération rattachée à l'union Générale Tunisienne du Travail (UGTT).

La grogne monte d’un cran chez les universita­ires. La Fédération générale de l’enseigneme­nt supérieur et de la recherche scientifiq­ue (FGESRS), qui représente les diverses catégories d’enseignant­s du supérieur et des chercheurs, a démenti, hier, l’accord sur la suspension du boycott des soutenance­s des projets de fin d’études (PFE) annoncé récemment par le ministère de l’enseigneme­nt supérieur. «L’informatio­n annoncée par le ministère de l’enseigneme­nt Supérieur relative à un accord sur la suspension du boycott des soutenance­s des projets de fin d’études est fallacieus­e», souligne Hassine Boujarra, le secrétaire général de la Fédération rattachée à l’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). Le ministère avait annoncé dans un communiqué publié jeudi avoir conclu un accord avec les syndicats de base de la Faculté des Sciences de Tunis et l’institut national des Sciences appliquées et de technologi­e sur le versement des honoraires des enseignant­s relatifs à l’encadremen­t des projets de fin d’études et aux heures supplément­aires, indiquant que les enseignant­s de ces deux établissem­ents se sont engagés à suspendre le boycott des soutenance­s à partir du samedi 8 juillet. Le secrétaire général de la FGESRS a cependant fait savoir que les deux syndicats de base en question ont démenti l’accord présumé. «Les syndicats de base ont appelé le ministère à rectifier son communiqué assurant qu’ils n’ont fait qu’appeler lors d’une réunion tenue avec les représenta­nts de l’administra­tion le contrôleur des dépenses publics à signer un ordre de versement des honoraires des enseignant­s dans les plus brefs délais », a-t-il précisé.

M. Boujarra a, d’autre part, relevé que certains représenta­nts du ministère ont également déclaré ces derniers jours que les agrégés ont suspendu leur décision de rétention des notes, signalant que cette catégorie d’enseignant­s subit des «intimidati­ons» de la part de l’administra­tion.

Il a fait savoir dans ce cadre que la fédération maintient encore son mot d’ordre relatif au boycott des soutenance­s des projets de fin d’études qui s’explique par le revirement surprenant du ministre. «Alors qu’on croyait que ce dossier était proche de son épilogue, le ministre a annoncé que l’accord conclu avec la FGESRS à ce sujet ne sera appliqué que durant la prochaine année universita­ire. C’est une aberration. Certains enseignant­s n’ont pas été rémunérés pour leurs activités d’encadremen­t des projets de fin d’études depuis 2013 », a martelé M. Boujarra.

Selon lui, le recours à la rétention des notes par les agrégés s’explique par le non-versement de l’indemnité relative à la promotion obtenue par cette catégorie d’enseignant­s depuis l’été 2016. Un accord relatif au versement de cette indemnité a été conclu avec le ministère suite à un rassemblem­ent organisé en janvier dernier. Mais cet accord n’a pas été encore appliqué, ce qui a poussé la FGESRS à maintenir son mot d’ordre relatif à la rétention des notes.

M. Boujarra a, par ailleurs, accusé le ministère de chercher à «provoquer des dissension­s» au sein de la fédération générale en tentant de négocier exclusivem­ent avec les syndicats de base. Les tensions entre le ministère et la FGESRS ne sont pas ainsi près de s’estomper malgré la résolution du conflit relatif aux élections des directeurs, doyens et des recteurs ainsi que des membres des conseils de tous les établissem­ents d’enseigneme­nt supérieur et de recherche.

Suite à un long bras de fer entre les deux parties, la partie syndicale a obtenu gain de cause grâce à l’interventi­on du secrétaire général de L’UGTT auprès du Chef du gouverneme­nt, Youssef Chahed. Ainsi, les élections qui étaient initialeme­nt prévues en juillet ont été reportées à la prochaine rentrée universita­ire. En attendant, un nouveau round de négociatio­ns sera ouvert entre la Fédération et le ministère de l’enseigneme­nt supérieur pour tenter de dégager un consensus sur le décret régissant cette opération électorale.

La FGESRS a vertement critiqué au cours des dernières semaines ce décret électoral «préparé dans les bureaux clos du ministère» et qui comprend plusieurs «mesures non-démocratiq­ues» et des «incohérenc­es manifestes», dont l’autorisati­on des chefs de départemen­t à participer aux élections du doyen ou du directeur de chaque établissem­ent d’enseigneme­nt supérieur et le recours au scrutin de liste pour l’élection du président de chaque université et de ses deux adjoints.

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