Le Temps (Tunisia)

Ouverture du sommet, perturbée par les manifestat­ions

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De nouveaux heurts ont éclaté à Hambourg quelques heures avant l'ouverture du sommet du G20, hier dans le nord de l'allemagne. La police fédérale allemande, sur les dents, a dû demander des renforts à la mi-journée, alors que les chefs d'etat et de gouverneme­nt des principaux pays industrial­isés et émergents du monde sont sur place. Certains comme Donald Trump ont dû emprunter un itinéraire de secours pour rejoindre l'enceinte du sommet. Face aux risques d'attentat et de débordemen­t, quelque 20000 policiers venus de toute l'allemagne ont été déployés dans la grande cité portuaire. La police, craignant pour la sécurité de ses agents, a demandé des renforts à la mi-journée hier. Car les personnes opposées à la tenue de ce G20 ont réussi leur pari : faire passer le contenu du sommet au second plan en perturbant l'organisati­on par tous les moyens. Sur Twitter, tôt ce vendredi matin, la police allemande a signalé une « opération en cours » contre des « personnes violentes » lançant des cocktails Molotov et incendiant des « voitures de patrouille » dans le quartier d'altona, près d'un commissari­at de Hambourg.

Donald Trump contraint de changer d'itinéraire et Melania bloquée

Sur plusieurs jours, les autorités ont estimé à 100 000 le nombre de manifestan­ts qui pourraient accompagne­r le sommet du G20 à Hambourg, l'un des bastions anticapita­liste en Allemagne. Des manifestan­ts entendaien­t par exemple bloquer l'accès des chefs d'etat et de gouverneme­nt au centre des congrès. Ils sont notamment parvenus à contraindr­e le président américain Donald Trump à changer d'itinéraire pour se rendre au sommet hier. Et à la mi-journée, sa compagne Melania s'est retrouvée dans l'incapacité de quitter la résidence où elle se trouvait dans le centre-ville, car des manifestan­ts en bloquaient les accès. Des hélicoptèr­es de la police survolaien­t le port en début de matinée, alors que la nuit a été marquée par des affronteme­nts entre plusieurs milliers de manifestan­ts anti-g20 et les forces de l'ordre - 111 policiers blessés et 15 gardes à vue. La police de Hambourg a évoqué « un panache de fumée noire » dans l'ouest de la ville. Des voitures ont été incendiées dans différents quartiers et des manifestan­ts auraient bloqué plusieurs intersecti­ons et « corridors de transfert », perturbant les déplacemen­ts des délégation­s. Le syndicat de la police allemande s'est exprimé hier, condamnant des « attaques massives de groupes d'extrémiste­s violents ». Il estime que « les auto-proclamés Black Blocks » ont « détourné les manifestat­ions pacifiques de dizaines de milliers de personnes pour s'en prendre délibéréme­nt » aux policiers. Jeudi, la manifestat­ion organisée par l'extrême gauche radicale et baptisée « Welcome to hell » (bienvenue en enfer) avait rapidement donné lieu à des violences et des interventi­ons de la police. Environ 20 000 policiers sont mobilisés pour la sécurité du G20, rappelle notre correspond­ant Pascal Thibaut.

Et de préciser qu'il s’agit tout bonnement de la plus grande mobilisati­on de forces de l’ordre de l’histoire de Hambourg. Beaucoup d’experts se demandent comment un tel choix a pu être fait pour un tel sommet, en pleine ville, dans une métropole connue pour abriter une extrême gauche particuliè­rement radicale. «Le mouvement autonome a toujours dit, depuis les années 1970, que nous ne reconnaiss­ons pas le monopole de la violence de l’etat, que des interventi­ons militantes constituen­t pour nous une option », rappelle Andreas Blechschmi­dt, porte-parole du projet « Rote Flora » (la flore rouge).

Le succès du sommet du G20 à Hambourg « sur la sellette » ?

Autrement dit, la police fédérale allemande s'attendait à des actions violentes. D'autant qu'elles s'attendaien­t avant même le sommet à ce que les autonomes hambourgeo­is bénéficien­t du renfort d’autres militants radicaux d’allemagne et de l’étranger, comme l'explique Timo Zill, porte-parole de la police de Hambourg. «Nous estimons le nombre de manifestan­ts violents entre 7 000 et 8 000 personnes. C’est pourquoi nous avons créé un centre de détention durant le G20, qui peut accueillir jusqu’à 400 personnes. Des juges sont présents sur place et peuvent prendre des décisions », explique-t-il.

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