Un avant-goût de ce qui nous attend durant les prochaines décennies
L'intoxication alimentaire: le mal de l'été «Eviter les risques liés à l'exposition prolongée aux rayons solaires»
La canicule frappe fort sous nos cieux. Le mercure est monté en flèche cette semaine. Hier, les températures maximales ont évolué entre 36 et 40°C sur les régions côtières est et entre 40 et 45°C ailleurs, avec coups locaux de sirocco. Selon les prévisions de l'institut National de la Météorologie (INM), la tendance haussière du thermomètre se poursuivra aujourd'hui, avec des températures maximales qui seront comprises entre 36 et 41°C sur le nord et entre 41 et 47°C sur le centre et le sud ! Une légère baisse du thermomètre est ensuite attendue pour quelques jours, avant le retour des nuits étouffantes sans filet d'air.
La canicule frappe fort sous nos cieux. Le mercure est monté en flèche cette semaine. Hier, les températures maximales ont évolué entre 36 et 40°C sur les régions côtières est et entre 40 et 45°C ailleurs, avec coups locaux de sirocco. Selon les prévisions de l’institut National de la Météorologie (INM), la tendance haussière du thermomètre se poursuivra aujourd’hui, avec des températures maximales qui seront comprises entre 36 et 41°C sur le nord et entre 41 et 47°C sur le centre et le sud ! Une légère baisse du thermomètre est ensuite attendue pour quelques jours, avant le retour des nuits étouffantes sans filet d’air.
Selon les experts, cette spectaculaire montée de mercure s'inscrit dans la tendance lourde du réchauffement climatique, et ne serait qu’un avantgoût de ce qui nous attend dans les prochaines décennies durant lesquelles les épisodes de canicule prolongée se feront de plus en plus fréquents. «Les paroxysmes de chaleur, comparés à ceux de froid, représentent par leur fréquence, leur intensité et leur persistance, le risque thermique le plus stressant pour le confort et la santé de la population tunisienne. Avec la tendance au réchauffement du climat global, ces paroxysmes risquent de s’amplifier d’ici la fin du siècle en cours», souligne le climatologue Habib Ben Boubaker dans une étude intitulée «Les paroxysmes climato-thermiques en Tunisie : approche méthodologique et étude de cas» et publiée dans le journal de l’association internationale de climatologie. Cette prévision a été confirmée par un rapport publié fin juin dernier par les chercheurs du World Weather Attribution(wwa), un groupe rassemblant les experts européens du climat, qui démontre que le changement climatique intensifie la fréquence des périodes de fortes chaleurs. Selon ce rapport, les températures ont dépassé cet été de 3 degrés la moyenne annuelle sur cette période. Les chercheurs du WWA ont également précisé que le réchauffement climatique multipliait par dix les probabilités de vivre ces épisodes caniculaires, estimant que si les émissions de gaz à effets de serre ne diminuent pas rapidement ce genre d’épisode de fortes chaleurs pourrait devenir la norme d’ici à 2050.
Dans nos murs comme ailleurs à travers le monde, les vagues de chaleur récurrentes ne seront pas sans conséquence sur la santé des populations, le secteur agricole et les ressources hydriques. En effet, plusieurs incendies et feux de forêt se sont déclarés au cours des dernières semaines à Béja, Kébilli, Menzel Bouzelfa et Sousse, ravageant plusieurs dizaines d’hectares de cultures céréalières, d’agrumes et de palmiers. Des coupures d’électricité ont été par ailleurs enregistrées hier dans plusieurs quartiers du Grand Tunis, probablement en raison de la forte consommation liée à l’usage des climatiseurs. Sans parler des multiples et fréquentes coupures d’eau.
La protection civile a, d’autre part, appelé dans un communiqué publié hier les automobilistes à prendre certaines précautions comme le fait de ne pas procéder à un remplissage complet des réservoirs, le contrôle périodique de la pression des pneus ainsi que l’évacuation des véhicules de tous les produits inflammables ou dangereux, les briquets, les boissons gazeuses ou encore les batteries des appareils électroniques.
Le ministère de la Santé publique a, quant à lui, invité les populations vulnérables comme les personnes âgées, les femmes enceintes et les enfants à éviter une longue exposition au soleil, notamment entre 10 et 16h. Il a aussi recommandé à ces personnes de porter de larges chapeaux et d’utiliser des crèmes de protection solaires pour minimiser l’impact des rayons solaires sur leur peau fragile. De même, il leur est recommandé d’éviter tout effort physique intense durant la journée et qu’il est préférable qu’ils restent à l’ombre dans des endroits frais et aérés. Le ministère a également appelé ces personnes à consulter d’urgence un médecin dès les premiers signes d’insolation consistant en des vomissements, un mal de crâne, une déshydratation et une montée brusque et intense de la fièvre.
«L'une des relations les plus établies entre les changements climatiques et la santé figure celle qui lie la mortalité aux périodes de canicule. On parle souvent du pic estival de mortalité lié à la vulnérabilité de certaines populations à risque à la chaleur qui, outre ses conséquences physiopathologiques, favorise la circulation des virus, responsables d'infections qui peuvent décompenser les morbidités chroniques », a expliqué Mohamed Kortli, chercheur à l’institut National Agronomique de Tunisie (INAT), rappelant que la surmortalité liée à la canicule a été enregistrée durant l’été 2003 a été à l’époque qualifié de «séisme thermique».