Quand l’immobilier va, tout va ……
Le secteur immobilier est un secteur socio-économique stratégique en Tunisie, un secteur qui peine à décoller et subit les contrecoups des facteurs endogènes et exogènes. Flambée des prix, hausse des coûts des inputs : matières premières et main d’oeuvre, déséquilibre frappant entre l’offre et la demande, rareté des terrains à bâtir, problèmes fonciers et corolaires outre la lourdeur administrative et particulièrement la détérioration du pouvoir d’achat du consommateur. Autant d’obstacles qui ont concouru à fragiliser ce secteur. L’on compte aujourd’hui plus de 3 millions de logements pour 2,6 millions de ménages. Professionnels et gouvernement s’emploient à revoir sinon à concevoir et configurer une autre stratégie qui puisse apporter vigueur. En effet, quand « l’immobilier va tout va ». Il est considéré comme le baromètre de la conjoncture et un indicateur auquel peuvent se fier sans hésitation les investisseurs. Hormis la révision du cadre réglementaire du secteur immobilier, une réduction du déséquilibre entre l’offre et la demande s’impose. La chambre Syndicale nationale des promoteurs Immobiliers appelle à l’annulation du décret-loi du 4 juin 1957 relatif aux opérations foncières et qui interdit l’acquisition de logement en Tunisie par les étrangers sans l’obtention d’une autorisation préalable, et la diminution du taux d’autofinancement de 20% à 10% pour les crédits bancaires d’habitat. Les promoteurs immobiliers demeurent impuissants face à la rareté et la cherté des terrains constructibles dont le coût dépasse la barre de 20% du coût total du projet. La hausse du prix de revient se répercute directement sur le prix final du logement. D’où la flambée des prix et l’incapacité pour les Tunisiens notamment à revenus moyens d’acquérir un logement neuf. Mohamed Salah Arfaoui, ministre de l’equipement et de l’habitat a annoncé récemment que son département se penche sur la réforme du cadre juridique du secteur immobilier. C’est le cas par exemple du cadre juridique du Foprolos, du programme du premier logement. D’où l’importance du partenariat public privé dans la refonte du secteur. Le secteur privé est appelé plus que jamais à prêter son concours et à investir dans l’immobilier, un apport qui ne manque pas de faire tourner la machine et soutenir les efforts du gouvernement et permettre aux citoyens d’acquérir des logements neufs.