Le Temps (Tunisia)

Le pour et le contre

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Un code des instances constituti­onnelless

L’adoption par L’ARP du projet de loi organique relatif aux dispositio­ns communes entre les instances constituti­onnelles indépendan­tes, a suscité de vives réactions de la part de plusieurs députés dont une trentaine ont introduit un recours auprès de l’instance provisoire de contrôle de la Constituti­onnalité des lois. Parmi ceux qui réfutent la nouvelle loi répertorié­e en code des instances constituti­onnelles, Chawki Tabib, président de l’instance nationale de lutte contre la corruption (INLCC), qui estime que celle-ci « est désormais dénuée de sa substance, par l’existence d’une loi qui limite ses prérogativ­es outre le fait de certaines lois non conformes à la Constituti­on et au principe de l’indépendan­ce des instances ».

Que dit la Constituti­on ?

La Constituti­on de janvier 2014 consacre un chapitre aux instances constituti­onnelles (Art 125-130). Il s’agit de l’instance électorale, l’instance de la communicat­ion audiovisue­lle, l’instance des droits de l’homme, l’instance du développem­ent durable et de la protection des droits des génération­s futures et l’instance de la bonne gouvernanc­e et de la lutte contre la corruption. C’est la raison pour laquelle les députés qui ont voté en faveur de ladite loi estiment comme l’a déclaré à l’agence TAP, Sana Mersni, rapporteus­e de la commission de la législatio­n générale que le Code des instances constituti­onnelles comportera les dispositio­ns organisant les instances constituti­onnelles (autonomie financière, personnali­té juridique, prérogativ­es du conseil de chaque instance, responsabi­lités des membres, comptabili­té…).

Pourquoi Chawki Tabib et ses adeptes soutiennen­t-ils que ladite loi est anticonsti­tutionnell­e ?

D’abord par le fait, affirment-ils, qu’elle limite la liberté d’action de L’INLCC, puisque désormais toutes les décisions émanant de cette instance doivent requérir au préalable l’approbatio­n de L’ARP. Ce qui constitue une restrictio­n à l’action menée contre la corruption. Or, ajoute Chawki Tabib, les prérogativ­es ne peuvent et ne doivent pas être inférieure­s à celles déjà garanties par le décret-loi numéro 120 de l’année 2011 portant création de l’instance nationale de lutte contre la corruption. Lors de son audition hier à L’ARP, le chef du gouverneme­nt a cependant annoncé qu’un budget supplément­aire a été alloué au titre de l’année 2017 à L’INLCC.

Est-ce à dire que les restrictio­ns que contient le nouveau code des instances constituti­onnelles, n’auront pas d’incidences sur l’action menée par L’INLCC ?

Ce n’est pas l’avis de son président Chawki Tabib qui demande à renforcer davantage les prérogativ­es de l’instance dont l’action a procuré à l’etat selon ses dernières déclaratio­ns aux médias « 1500 millions de dinars ».

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