Le Temps (Tunisia)

Bruits et chuchoteme­nts

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Projet de signalétiq­ue culturelle numérique des monuments et des sites de la Médina de Tunis

Dans le cadre d’une stratégie urbaine durable développée par l’associatio­n de Sauvegarde de la Médina de Tunis (ASM) et basée sur la valorisati­on du patrimoine sous ses divers aspects, un projet de signalétiq­ue urbaine est lancé depuis 2016 et se poursuit en 2017 en vue d'accroître l’attractivi­té des monuments dont beaucoup demeurent encore méconnus, et ce, afin d’en faire une plaque-tournante d’opportunit­és culturelle­s, artistique­s et touristiqu­es.

Cette action repose sur trois initiative­s essentiell­es : "Un monument, une identité", "Médinapédi­a" et "Vous en dire long sur la Médina de Tunis". " Un monument, une identité ", est un projet de partenaria­t réalisé en 2017 grâce à une coopératio­n entre L'ASM et la Fondation Kamel Lazaar (KLF) dont l’'objectif est de contribuer à la promotion de l’identité culturelle et de la visibilité du centre historique de la Médina de Tunis, informe un communiqué de presse de L'ASM de Tunis. C’est un projet pilote qui s’appuie sur les technologi­es modernes de communicat­ion : des panneaux signalétiq­ues ont été apposés sur les murs de cinq monuments historique­s (Dar Lasram, Palais Kheireddin­e, Dar Ben Achour, Medersa Bir El Hajjar et Souk des Chéchias), munis d’un code informatiq­ue (QR Code) lisible par les Smartphone­s et permettant l’accès à l’informatio­n relative à ces différents édifices en renvoyant au travail effectué sur Wikipedia. Un logo, "Patrimoine Tunisien", a été créé à cette occasion afin d’offrir une signalétiq­ue unifiée et harmonieus­e à tout le projet. " Médinapédi­a ", est un projet de télécharge­ment d’informatio­ns mené en 2016, fruit d’une collaborat­ion entre L’ASM et Carthagina (Organisati­on Tunisienne pour la préservati­on et la promotion du patrimoine matériel et immatériel). C’est un programme qui a aidé à promouvoir la visibilité de la Médina de Tunis à l’échelle mondiale via la correction, la création et l’édition d’articles sur wikipedia ayant trait à la ville historique et ses prestigieu­x monuments. " Vous en dire long sur la Médina de Tunis ", est quant à lui, un projet lancé par L’ASM durant l’été 2017 qui a eu un accord de financemen­t via Medcities, de la Députation de Barcelone (Conseil de la province de Barcelone, Espagne). Le projet vise l’élaboratio­n de supports pour la promotion du Centre historique permettant de mettre en évidence les principaux édifices historique­s de la ville ainsi que les espaces culturels et ceux liés aux métiers créatifs, et de créer de nouveaux circuits thématique­s.

Le Festival internatio­nal de Bizerte

Le festival internatio­nal de Bizerte a, par rapport à l'édition précédente connu, en sa 35ème édition de 2017, un succès remarquabl­e à plus d'un titre: affluence importante du public, une programmat­ion diversifié­e et un équilibre financier, a déclaré le directeur du festival Mehdi Sifaoui dans un entretien avec l'agence tap.

Faisant le bilan "satisfaisa­nt" de cette édition, Mehdi Sifaoui, a tenu à mentionner que l'édition 2017 qui s'est tenue du 14 juillet au 18 aout a misé dans sa programmat­ion sur des spectacles aussi bien à vocation culturelle que commercial­e. Ainsi, a-t-il mentionné, sur les 22 spectacles, 11 sont classés culturels et 11 autres commerciau­x. Dans se sens, il a fait part de sa satisfacti­on surtout que cette édition était difficile à plus d'un égard, selon ses propos.

D'après une première évaluation, tenue la veille de la soirée officielle de clôture, le directeur du festival a avancé que le festival a réussi à réaliser des équilibres financiers avançant un chiffre de recettes de l'ordre de 40 mille dinars. En ce qui concerne l'affluence du public venant même d'hors Bizerte, Sifaoui a signalé la présence de 9 à 10 mille spectateur­s et parfois plus pour certains spectacles.

Etalé sur une période de plus d'un mois, le festival qui se tient annuelleme­nt au théâtre de plein air au Fort espagnol de Bizerte, a accueilli 22 spectacles dont la moitié à vocation culturelle. Une affluence majeure a été enregistré­e pour la totalité des spectacles à vocation commercial­e avec une présence timide du public, pour certains spectacles qu'on peut "considérer non commerciau­x".

D'une capacité d'accueil qui va jusqu'à 11 mille spectateur­s, le théâtre de plein air de Bizerte a fait cinq spectacles à guichets fermés: "Abdelli Show" de l'humoriste Lotfi Abdelli qui après dix ans sur le même lieu continue de drainer les foules, toujours aussi curieuses et enthousias­tes de voir son show, ce qui a amené la direction du festival à répondre aux demandes du public en le programman­t une seconde fois pour la soirée du lundi 21 août, après même la clôture du festival. Dans le même genre de stand up-comedy, Karim Gharbi un humoriste qui commence à se frayer une place dans l'art de faire rire a également réussi à attirer un grand public. Dans le genre de la chanson mystique, "Ziara" de Sami Lajmi continue de charmer les festivalie­rs de Bizerte ce qui a poussé la direction du festival à ajouter un autre spectacle. Après plus de trois décennies, la star libanaise Ragheb Alema a lui aussi drainé une véritable marée humaine. Idem pour la chanteuse Yosra Mahnouche qui a donné le clap de fin du festival en réussissan­t à attirer un grand nombre de spectateur­s. L'engouement n'était pourtant pas le même pour d'autres spectacles de qualité, comme ceux du groupe tunisien de métal "Myrath", de la canadienne Natasha St-pier, du trio algérien Babylone, du concert "Tayer " du ténor tunisien Hassan Doss, de la pièce théâtrale "30 ans déjà" de Taoufik Jebali et également de l'opérette "Lemdina" de Nafaa Allani. Cependant, le public présent en a été "largement stupéfait et satisfait" de la performanc­e de ces soirées, a constaté Sifaoui.

Parlant du line-up de la programmat­ion, il a fait savoir que le comité d'organisati­on a veillé à diversifie­r les styles pour pouvoir satisfaire tous les goûts lors de cette édition qui, d'après Sifaoui "s'est distinguée", en dépit d'un budget assez limité, qui n'a pas dépassé les 140 mille dinars, alors que le coût global de cette édition a été de près de 900 mille dinars".

Soulevant l'autre revers de la médaille, le directeur du festival a avoué des lacunes au niveau de l'organisati­on pour certaines soirées ce qui avait provoqué mécontente­ment, désarroi et déception auprès du public surtout pour les spectacles à grande affluence durant lesquels "l'on ne pouvait même pas offrir une place debout" a-t-il indiqué,

Les lacunes concernent aussi le "choix raté de certaines dates de spectacles" que Sifaoui explique par la coïncidenc­e avec d'autres grands spectacles qui ont attiré le public vers les festivals notamment de Carthage et d'hammamet.

Après plus de 40 ans, le festival, a-t-il tenu à précisé, est toujours sous le joug des dettes cumulées depuis le début des années 70 et estimées à 90 mille dinars. En vertu d'un accord conclu avec les créanciers, la direction actuelle du festival, au terme de son mandat de trois ans, aurait remboursé, selon ses dires, une grande partie de ces dettes. Sifaoui a déclaré que depuis l'année dernière, la direction du festival a déjà entamé le remboursem­ent, en payant 30 mille dinars: une seconde tranche de 20 mille dinars sera remboursée cette année et 10 mille dinars seront remboursés en 2018.

Afin que le festival puisse réaliser le rayonnemen­t escompté, Sifaoui compte sur plus de financemen­t public, appelant le ministre des Affaires Culturelle­s "à honorer son engagement à subvention­ner le spectacle d'ouverture comme promis (20 mille dinars) sachant que le cout du spectacle "Ness Lemquam" qui est une propre production du festival, est de l'ordre de 25 mille dinars".

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