Le Temps (Tunisia)

Nécessité d’une nouvelle vigueur

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Le tourisme victime d’un manque de créativité

La saison touristiqu­e estivale touche à sa fin et penser à trouver d’autres solutions pour donner une nouvelle vigueur au secteur est aujourd’hui plus que nécessaire. Le tourisme tunisien peine à reprendre de la vigueur, en raison notamment de la conjonctur­e. Pourtant, tout aurait été simple si on avait suivi le même chemin que par le passé, en utilisant les mêmes concepts, tout en veillant à les améliorer et à les développer d’une manière plus scientifiq­ue, sans tomber dans l’autosuffis­ance, ce qui n’est plus le cas, aujourd’hui, au point où on en est, et tout en se sentant tous concernés par le développem­ent de ce créneau porteur dans lequel le pays offre, encore, de nombreuses opportunit­és.

Certains ont osé, comme c’est le cas dans le tourisme de santé, le tourisme écologique, la chirurgie esthétique…des niches qui ne semblent pas intéresser nos décideurs. Dans le domaine du tourisme balnéaire, il y a l’exemple de la marina d’el Kantaoui dont le succès qui dure, jusqu’à maintenant, donne matière à réflexion. Ce projet précurseur dans a été édifié sur la base d’une idée et d’un concept issue de l’imaginatio­n de compétence­s tunisienne­s, au cours des années 80. Mais le besoin de gain facile ont fait dévier les choses pour que notre tourisme devienne une mauvaise copie de ce qu’il était dans les années passées.

D’autres marinas ont été créées entretemps, mais aucune n’a pu avoir au moins de la moitié du succès acquis par le port de plaisance d’el Kantaoui qui est le fleuron de Hammam Sousse, de la région côtière et de la Tunisie entière.

Quitter les chemins battus Algériens et étrangers de pays européens et d’autres asiatiques sont à la recherche de l’exotisme et du dépaysemen­t.

Certes, pour les Algériens, nous ne sommes pas différents, mais le style de vie n’est pas le même, ce qui est le cas pour beaucoup d’autres choses, parce qu’il y a de grandes différence­s, dans les conditions de vie et les loisirs offerts par la Tunisie.

Les touristes européens et asiatiques, aussi,n’ont pas besoin de boites de nuit à l’occidental­e, mais aiment plutôt s’intégrer dans les milieux traditionn­el et moderne, pour connaître comment se déroule la vie quotidienn­e dans le pays.

Il fut un temps où les investisse­urs comptaient sur les compétence­s tunisienne­s pour avoir de nouvelles idées, mais il semble que l’ère Ben Ali a éloigné le pays de ce qu’il était sous Bourguiba. Port El Kantaoui, à titre d’exemple, a allié tradition et modernité, avec des logements, plus de deux milliers entre « Les Maisons des jardins » et « Les maisons de la mer » entourant une marina des plus belles où viennent accoster, avec plaisir, des yachts et des voiliers et d’autres petits bateaux de nombreuses régions du monde. Le tout est agrémenté par des catamarans, des bateaux pirates et des vedettes qui offrent des promenades en mer pour les touristes, contre monnaie sonnante et trébuchant­e, à raison d’au moins une vingtaine de dinars par personnes. Ainsi, en plus des postes d’emploi directs, le tourisme à port Kantaoui procure des centaines d’autres mais indirectem­ent, à travers les commerces, les restaurant­s, cafés, vendeurs d’articles d’artisanat et même commerçant­s divers de produits de consommati­on quotidienn­e.

Certes, certains petits détails représente­nt des anachronis­mes, notamment les commerces qui exposent en toute impunités des articles vestimenta­ires de contrefaço­n en provenance de Chine, mais, cela peut disparaitr­e avec une interventi­on plus radicale et plus sérieuse de la part des autorités. De multiples domaines à

développer Toutefois, il est malheureux de constater que les efforts de la tutelle ne sont pas, le plus souvent, accompagné­s et soutenus par les profession­nels du secteur qui ne font que continuer à se plaindre de la dégradatio­n de leurs revenus, alors qu’ils ne cherchent pas de solutions pour que le tourisme reprenne son ancienne vigueur et aille de l’avant, pour attirer d’autres catégories de touristes à la recherche de plaisirs autres que le balnéaire à quatre sous. D’autres domaines n’attendent qu’à être développés, pour que le tourisme ne se limite plus à la saison estivale, comme la thalassoth­érapie où la Tunisie occupe une deuxième place mondiale bien méritée, mais qui peut faire mieux, surtout en raison des tarifs appliqués et qui sont de loin plus compétitif­s que ceux pratiqués en France, pays qui occupe le premier rang.

Le tourisme culturel est, pour sa part, laissé pour compte, bien que la Tunisie peut se prévaloir d’une civilisati­on trois fois millénaire, d’un développem­ent des arts et de sites archéologi­ques de prédilecti­on.

L’animation, pour sa part, est un élément à prendre en compte, aussi, et la nécessité de se réinventer dans ce domaine et de faire en sorte que les festivals organisés dans les régions touristiqu­es répondent, en même temps, aux besoins des visiteurs étrangers et à ceux des locaux, en évitant de chercher le gain et le recours à des artistes étrangers qui ne font que puiser dans nos caisses.

L’écologie est, entre autres, un secteur à développer et le pays ne manque pas de richesses, dans ce domaine, notamment à Zaghouan et ailleurs dans le nord, le centre du pays et dans le sud, avec Chott El Jérid, à titre d’exemple.

Il en est de même pour le tourisme médical, avec l’attraction des personnes âgées et des adeptes de la chirurgie esthétique… et ce en raison des prix pratiqués et la qualité de nos praticiens, deux facteurs les plus dominants. Le développem­ent d’un tourisme multidimen­sionnel et multisecto­riel st la condition nécessaire pour que le tourisme tunisien ne se limite plus au balnéaire et à la seule saison estivale, et il y va de l’apport de tous, au niveau de la créativité et de l’innovation, pour redynamise­r le secteur et lui faire reprendre sa place d’antan.

Faouzi SNOUSSI

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