Le Temps (Tunisia)

Le HCDH appelle l'onu à enquêter sur le Yémen

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Les Nations unies doivent prendre en charge une enquête sur les atteintes aux droits de l'homme commises au Yémen, le gouverneme­nt local n'étant pas à la hauteur de cette tâche, selon un rapport du Haut Commissari­at des Nations unies publié hier. Le Haut Commissari­at de l'onu pour les droits de l'homme (HCDH) appelle les 47 Etats membres du Conseil des droits de l'homme de l'onu, qui se réunissent à partir de la semaine prochaine à Genève, à se pencher sur les atrocités commises au Yémen, qualifiées de "catastroph­e entièremen­t imputable à l'homme". Le Conseil des droits de l'homme s'est pour l'heure gardé de cette tâche, laissant le travail d'enquête à une Commission nationale placée sous l'autorité du président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu par la coalition mise en place par l'arabie saoudite. Mais cette Commission nationale instaurée pour enquêter sur les violations des droits au Yémen n'est pas jugée impartiale, note le rapport, qui précise qu'"en l'absence de sa reconnaiss­ance par l'ensemble des belligéran­ts, la Commission n'est pas en mesure de fournir des rapports complets et impartiaux sur la situation des droits de l'homme dans le pays". Depuis le déclenchem­ent, en mars 2015, de l'interventi­on saoudienne en soutien au gouverneme­nt yéménite, la guerre contre les rebelles Houthis, proches de l'iran, a fait au moins 10.000 morts, dont une moitié de civils, selon des chiffres de l'onu. Le conflit s'est accompagné de famines, de déplacemen­ts de population et d'une épidémie de choléra sans précédent. D'après les dernières données publiées mardi par l'organisati­on mondiale de la santé (OMS) et le ministère yéménite de la Santé, la maladie a touché plus de 610.000 personnes depuis avril, dont 2.050 cas mortels. Le rythme de progressio­n de l'épidémie s'est ralenti ces deux derniers mois, mais les autorités enregistre­nt encore 3.000 nouveaux cas chaque jour. Pour Zeid Ra'ad Al Hussein, le Haut Commissair­e des Nations unies aux droits de l'homme, il est impératif de diligenter une enquête internatio­nale indépendan­te sur le conflit au Yémen. "La réticence de la communauté internatio­nale à demander justice pour les victimes du conflit au Yémen est une honte et contribue, à divers titres, à l'horreur permanente qui sévit dans le pays", a-t-il ajouté. S'exprimant lors d'une conférence de presse, Mohammad Ali Alnsour, directeur du HCDH pour le Moyen-orient et l'afrique du Nord, a précisé qu'il s'agissait du troisième appel lancé au Conseil des droits de l'homme de l'onu pour qu'il se saisisse du sujet.

"Cela aurait pour effet d'exercer une véritable pression sur les parties au conflit afin de les amener à respecter les règles et obligation­s du droit humanitair­e", a-t-il dit.

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