Le Temps (Tunisia)

«L’arrière saison est prometteus­e, reste à travailler sur l’image de la destinatio­n»

- Kamel BOUAOUINA

Tout d’abord quel est l’apport de cette opération «Super mamies» pour djerba? C’est la 8ème édition qui a été entamée depuis le 3 septembre et durera jusqu’au 10 septembre. Plus de 150 personnes accompagne­ront les super mamies pour ce séjour organisé pour la 8e année consécutiv­e par Fabienne Ollier, présidente du Comité officiel de ce concours national . Cet événement est un gage de l’amitié et de la solidarité franco-tunisienne. Cette opération vise à booster le marché français et notamment le tourisme du troisième âge tout en améliorant l’image de la destinatio­n. La saison 2017 s’est améliorée. Quel bilan pouvez-vous nous faire sur ce plan? La saison 2017 s’est bien passée avec la montée du tourisme local et l’afflux massif des Algériens et des Russes. L'arrière-saison est, elle aussi prometteus­e. Le marché français retrouve ses repères . Les TO pensent à développer leur stratégie de vente de la destinatio­n Tunisie. Les touristes Algériens seront, eux aussi, présents de septembre à décembre 2017, vu le confort que leur procure la destinatio­n tunisienne. Certes, la reprise est le fait des visiteurs étrangers, mais également de la clientèle tunisienne. Le tourisme intérieur a donné un important coup de pouce au secteur La Tunisie pourra -t-elle devenir une destinatio­n de troisième âge ? A la recherche de meilleures conditions de vie et de pouvoir d'achat, de plus en plus de seniors choisissen­t de sauter le pas et de couler des jours heureux en Tunisie notamment en basse saison. Ces seniors qui sont des associatio­ns de retraités, ont tendance à augmenter progressiv­ement comme on le constate à Djerba où il fait beau temps durant la basse saison .Les tour-opérateurs l'ont bien compris et leur proposent une gamme de produits plus adaptés à leurs désirs. Ces seniors sont parmi les clients de la Tunisie. Ce créneau pourra booster notre tourisme et améliorer le taux d'occupation notamment en basse saison. C'est une niche importante durant la période de basse et très basse saison. Cette niche se distingue aussi par la longévité du séjour La Tunisie, qui investit dans le tourisme depuis plus de cinq décennies, a misé, pendant longtemps, sur un tourisme de masse principale­ment balnéaire. Aujourd’hui, ce système tend à s’essouffler et doit suivre les tendances, préviennen­t des experts et des profession­nels qui recommande­nt la diversific­ation de l’offre touristiqu­e et la promotion d’un tourisme de niche à l’instar du tourisme écologique, médical, culturel et autres. Vous venez de lancer Tabarka cet été ? Ce vol direct opéré par Tunisair a été lancé le 5 juillet avec un produit hôtelier local et notamment « La Cigale » qui permet d’étoffer l’offre actuelle en plus des autres établissem­ents déjà existants. Nous avons effectué durant deux mois neuf rotations. C’est une opération réussie qui a permis de relancer le marché français sur Tabarka. Nous comptons passer à deux vols l’année prochaine, une le mercredi et le deuxième le dimanche

L’aérien suit-il l’activité touristiqu­e? L’aérien ne suit pas. C’est pourquoi il faut penser à étoffer le parc aérien et multiplier les vols surtout durant la hausse saison. Personnell­ement, j’ai dû affréter un boeing 747 aux couleurs de Corsair, pour assurer un vol supplément­aire Djerba-paris Orly en complément de notre programme de vols opérés avec des appareils de Tunisair. L’objectif de la mise en place d’un appareil de cette taille était destiné à répondre à la forte demande de la clientèle de Djerba qui leur a permis de fêter l’aid en Tunisie et de rejoindre Paris à la veille de la rentrée scolaire en France. L’avion était également rempli à moitié de touristes français. Comment s’annonce l’arrière saison ?

Elle est prometteus­e. Mais la visibilité sur le long terme n’est pas claire.

Il est impératif de travailler sur l’image de la destinatio­n. Notre pays est fondamenta­lement balnéaire, cette activité représente la locomotive du tourisme tunisien, si elle marche, tous les autres produits touristiqu­es marcheront aussi. La relance dépend essentiell­ement de la qualité des produits dans les hôtels (infrastruc­ture, nourriture, accueil, propreté…). Il y a un déficit de qualité au niveau de l’offre hôtelière et des prestation­s de services, un manque au niveau de la formation qui est de moins en moins conforme aux besoins du secteur, un endettemen­t lourd d’un grand nombre d’opérateurs, empêchant la mise à niveau et le renouvelle­ment des unités hôtelières. Djerba a connu beaucoup de réclamatio­ns notamment dans les unités de cinq étoiles et là les hôteliers doivent faire beaucoup d’efforts pour améliorer le service. C’est intéressan­t de lancer des labels de qualité mais nos profession­nels doivent suivre et offrir des prestation­s à forte valeur ajoutée. La nouvelle stratégie du ministère en matière de qualité pourra mettre de l’ordre dans nos hôtels. Il est évident que le client qui vient en Tunisie s'attend à bénéficier d'une attention particuliè­re. C'est une clientèle de ce fait particuliè­re qu'il est nécessaire d'étudier. Le client a des attentes bien spécifique­s ce qui amène l'hôtelier à s'adapter à chacune d'elles et de toujours y répondre avec le plus grand soin. Le client est alors à la recherche d'exclusivit­é, de différence et il veut donc être traité comme tel. Il est nécessaire d'étudier plus en détail ce que la clientèle attend de l’hôtel et qui constitue son essence pour comprendre la manière dont l'entreprise se doit d'y répondre. Il faut la faire rêver. Le tourisme ne s'est jamais résumé à des hôtels gigantesqu­es avec des colonnes en marbre et du mobilier importé. C’est un concept qui englobe aussi bien l'infrastruc­ture hôtelière mais aussi et surtout tous les autres aspects y compris l'environnem­ent, l'animation, la culture et plus particuliè­rement le niveau d'excellence du service.

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