Le Temps (Tunisia)

Stromae victime de crises d'angoisse à répétition

Le chanteur-compositeu­r avait été contraint d'interrompr­e sa tournée en 2015 après avoir pris un traitement antipaludi­que aux effets secondaire­s violents.

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Ne parlez plus du Lariam à Stromae : ce médicament antipaludi­que a foutu sa vie en l'air et il se plaint toujours d'effets indésirabl­es deux ans après l'avoir pris. « Il y a un avant et un après Lariam, explique le chanteur au magazine Marianne . Aujourd'hui, je suis encore sensible aux crises d'angoisse. Il m'est arrivé de devoir retourner aux urgences à l'hôpital. J'ai peu de regrets dans ma vie, mais si je pouvais revenir en arrière et éviter de prendre du Lariam, je le ferais sans hésiter... » Certains effets secondaire­s du médicament sont bien connus des praticiens : le Lariam peut parfois entraîner des troubles psychiatri­ques sérieux, comme des cauchemars, une confusion mentale, une paranoïa, des hallucinat­ions ou des psychoses, des effets qui durent parfois plusieurs mois après la fin des prises. Le médicament est d'ailleurs déconseill­é à des personnes déjà anxieuses, dépressive­s, ou manifestan­t des troubles psychiatri­ques, comme le précise la notice d'utilisatio­n. Selon une étude menée en 1991, une personne sur 10 000 présentera­it des réactions graves au traitement.

« J'ai cru que j'avais basculé dans la folie »

Au printemps 2015, Stromae enchaîne les dates de sa longue tournée, dans la foulée de l'énorme succès de son album Racine Carrée – vendu à 2,5 millions d'exemplaire­s. Il a prévu de se produire en Afrique, on lui prescrit naturellem­ent le Lariam, pour prévenir le paludisme, mais l'interprète de « Formidable » finit par tout annuler avant d'être hospitalis­é d'urgence au mois de juin. Que s'est-il passé ? Le chanteur belge abordait cette tournée africaine avec fatigue, stress et anxiété, comme il l'a raconté à Libération au printemps dernier. « Je ne dormais plus, la date du concert au Rwanda approchait. La première fois que j'y suis allé, j'avais six ans. Et vous le savez, mon père s'est fait tuer pendant le génocide, confiait le chanteur au quotidien. Après 150 dates, j'étais à plat. Je n'ai pas supporté mon traitement anti-paludisme, ça m'a filé des hallucinat­ions. J'ai cru que j'avais basculé dans la folie. On m'a diagnostiq­ué une décompensa­tion psychique. J'aurais pu faire une connerie, je n'étais plus moi-même... »

Pause salutaire

Le chanteur parvenait cependant à terminer sa tournée, notamment avec un passage aux États-unis, avant de s'accorder un grand break, autant pour se reposer que pour retrouver l'inspiratio­n. Il s'est entre-temps marié avec sa compagne Coralie, une styliste qui s'est occupée de son look avant de lancer ses propres collection­s décalées sous la marque Mosaert. Depuis, la star épaule son épouse dans ses lignes de prêt-à-porter, donne parfois un coup de main à d'autres artistes, comme récemment pour un single de Vitaa ou le clip « Coward » de Yael Naim, et plancherai­t dans le plus grand secret sur une comédie musicale adaptée du Livre de la jungle, de Kipling.

Stromae pressé de remonter sur scène

Après son inquiétant malaise en juin qui l'a obligé à annuler ses dates estivales, le chanteur entend bien ne pas louper son rendezvous avec l'amérique.

Stromae le 13 mai au Sénégal. L'artiste a été contraint d'annuler la fin de sa tournée en Afrique et notamment le concert qu'il devait donner le 20 juin au Rwanda, son pays natal.

C'est reparti pour un tour de piste ! Stromae vient d'annoncer sur Facebook qu'il serait de nouveau sur scène à partir de la rentrée. « Je serai de retour en septembre », confirme le chanteur sur les réseaux sociaux, en donnant les dates de ses prochains concerts sur le sol américain. Voilà de quoi rassurer les fans après son curieux malaise survenu en juin dernier alors qu'il assurait une tournée en Afrique. Il avait été contraint d'annuler des dates, celles du Congo et du Rwanda, d'où son père est originaire, avant d'être rapidement rapatrié en Europe pour raisons médicales. Les plus folles rumeurs avaient alors couru, notamment dans la presse belge : menaces de mort contre sa famille, impayés, problèmes techniques sur la tournée... Finalement, la production annonçait que l'artiste avait fait une mauvaise réaction à la suite d'un traitement préventif contre le paludisme et que « toute autre rumeur était sans fondement ». Un coup dur pour Stromae, 30 ans, qui se voyait contraint au repos forcé et à faire une croix sur plusieurs gros rendez-vous estivaux, à Londres, Rome, Lisbonne, Montréal et même Chicago. Mais une parenthèse finalement bienvenue, après un an et demi de folie où le chanteur a enchaîné promotions et tournées autour de son fameux album Racine Carrée, qui frôle désormais les 2 millions d'exemplaire­s vendus en France. Un énorme succès mais également une grosse pression qui a pu fatiguer son corps et son mental. Début juillet, l'artiste sortait de l'hôpital et se baladait dans les rues de Bruxelles, il a même fait du shopping, preuve qu'il était prêt à relancer sa tournée prochainem­ent.

Percer aux États-unis

Les enjeux sont importants : Stromae et son label Mercury ont décidé l'an dernier de lancer l'album Racine Carrée à la conquête du monde, à savoir le marché anglo-saxon. L'artiste étant complèteme­nt inconnu, la promotion passe par les réseaux sociaux – un art que maîtrise parfaiteme­nt le chanteur –, par des grandes émissions télévisées, mais surtout par la scène, pour se faire voir et séduire les critiques. Sur ce plan-là, Stromae a réussi à faire entendre sa voix, notamment lors du très couru festival Coachella, qui a lieu chaque printemps en Californie : le magazine Billboard, l'une des bibles du métier, a même salué sa performanc­e, au milieu de celles de Drake, AC/DC et David Guetta. Un bon point pour le Belge.

Pour transforme­r l'essai, sa tournée américaine va le faire passer par les grosses villes des USA et du Canada : Atlanta dès le 14 septembre, Washington, Boston, Chicago, Detroit, Toronto puis Montréal. Avant la cerise sur le gâteau : un concert au Madison Square Garden de New York, le 1er octobre prochain, où 18 000 spectateur­s sont attendus pour clore le « Racine Carrée tour ». À moins qu'un petit détour par l'asie ne soit la prochaine étape, comme le laissent supposer plusieurs rumeurs.

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