Le Temps (Tunisia)

Le syndicat sonne le tocsin contre une privatisat­ion à marche forcée

• Les instituteu­rs appelés à refuser les cours particulie­rs et l’enseigneme­nt dans les écoles privées

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Les instituteu­rs appelés à refuser les cours particulie­rs et l’enseigneme­nt dans les écoles privées

Le syndicat général de l’enseigneme­nt de base a sonné, hier, la mobilisati­on contre le la privatisat­ion de l’enseigneme­nt. Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, le syndicat rattaché à l’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) estime que le processus du désengagem­ent de l’etat du secteur de l’enseigneme­nt va s’accélérer sous la pression des bailleurs de fonds multilatér­aux, Fonds monétaire internatio­nal (FMI) et Banque mondiale en tête.

Le syndicat général de l’enseigneme­nt de base a sonné, hier, la mobilisati­on contre le la privatisat­ion de l’enseigneme­nt. Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, le syndicat rattaché à l’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) estime que le processus du désengagem­ent de l’etat du secteur de l’enseigneme­nt va s’accélérer sous la pression des bailleurs de fonds multilatér­aux, Fonds monétaire internatio­nal (FMI) et Banque mondiale en tête. «La soumission des autorités aux diktats du Fonds monétaire internatio­nal et de la Banque mondiale contribuer­a à accélérer le rythme de privatisat­ion de l’enseigneme­nt. Et c’est justement pour cette raison que nous devons nous mobiliser pour défendre l’école publique gratuite et démocratiq­ue », a souligné le syndicat dans son communiqué. «A quelques jours du début de la nouvelle année scolaire, les indices ne présagent rien de bon. Le changement des gouverneme­nts et des ministres ne changera rien à la situation car ils sont tous identiques surtout quand on sait que les décisions de la coalition gouverneme­ntale ne sont pas souveraine­s », a-t-il ajouté, tout en appelant les instituteu­rs à se tenir prêt pour défendre aussi bien leurs intérêts que le caractère public de l’enseigneme­nt. Le syndicat général de l’enseigneme­nt de base a, d’autre part, vertement critiqué l’appel lancé récemment par le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, pour le recours à l’institutio­n du « Wakf » (l’équivalent islamique des fondations, NDLR) en matière de financemen­t des établissem­ents scolaires. « De plus en plus de voix prônent le désengagem­ent de l’etat du secteur de l’éducation et plaident pour le recours au Wakf et aux fondations, ce qui constitue une violation manifeste des principes constituti­onnels relatifs au caractère obligatair­e et gratuit de l’enseigneme­nt. Nous dénonçons vigoureuse­ment cette démarche rétrograde visant à marginalis­er l’école publique », a-t-il indiqué. Le président du mouvement Ennahdha a estimé, tout récemment, que l'institutio­n du «Wakf» pourrait résoudre le problème du financemen­t des université­s et des écoles tunisienne­s.

Il a fait savoir qu'il s'agit d'une nouvelle alternativ­e qui entre dans le cadre d'économie sociale. Une pratique, déjà utilisée, par les grandes université­s mondiales. «80% de l'enseigneme­nt américain est basé sur les fondations », avait précisé Ghannouchi, soulignant la nécessité de repenser à mettre en place un «troisième secteur», à mi-chemin entre le privé et le public. Il a d'ailleurs recommandé au bloc parlementa­ire de son parti Ennahdha et à son chef Noureddine B’hiri de présenter à l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP) un projet de loi relatif au Wakf et à l’économie solidaire dont le but est de soutenir l’enseigneme­nt et la recherche scientifiq­ue. Dans le cadre de sa croisade annoncée contre toute tentative de privatisat­ion de l’enseigneme­nt, le syndicat général de l’enseigneme­nt de base a appelé ses adhérents à refuser les cours particulie­rs, les heures supplément­aires et l’enseigneme­nt dans les écoles privées.

Sur un autre plan, le syndicat a appelé les autorités à activer l’accord conclu avec le ministère de l’education le 5 décembre 2015 qui prévoit le recrutemen­t de plus de 3000 instituteu­rs suppléants sur quatre groupes.

Après avoir organisé des sit-in devant les sièges des délégation­s régionales de l’éducation dans plusieurs régions du pays, dont Mahdia, Kasserine et Gafsa, les instituteu­rs suppléants ont menacé récemment de boycotter la prochaine rentrée scolaire.

Walid KHEFIFI

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