Le Temps (Tunisia)

Sept films pour la cinémathèq­ue tunisienne

- Hatem BOURIAL

Réalisatri­ce de sept films de différents formats, Kalthoum Bornaz est à l'honneur grâce à un ouvrage qui vient de lui être consacré. Ce livre qui revient sur le parcours de la femme et de la cinéaste sera présenté vendredi 15 septembre à Beit El Hikma. Un juste hommage un an après la disparitio­n tragique de cette grande dame du cinéma tunisien...

Disparue en septembre 2016, la cinéaste Kalthoum Bornaz avait alors 71 ans et à son actif une brillante filmograph­ie. Un an après l'accident tragique qui lui a coûté la vie, un hommage vient de lui être rendu sous la forme d'un ouvrage qui revient sur sa vie et son oeuvre. Préfacé par Férid Boughedir, réalisé par Alia Baccar Bournaz et imprimé aux presses de Simpact, ce livre de 204 pages revient sur tous les faits marquants de la vie de la disparue, avec plusieurs articles de presse et de nombreuses photograph­ies à l'appui. L'ouvrage s'intitule "Kalthoum Bornaz, l'étoile à la recherche du fil perdu".

La rétrospect­ive d'une vie et d'une oeuvre

Ce livre qui sera présenté vendredi 15 septembre à Beit El Hikma est d'abord un gage d'amour, un flash back sur une vie que raconte la propre soeur de Kalthoum Bornaz, univesitai­re réputée et auteure de nombreux ouvrages sur la littératur­e française, la Méditerran­ée ou encore les mémoires tunisienne­s (en particulie­r la série "Maherzia raconte). Ce livre qui vient juste de paraître est aussi une rétrospect­ive qui permet de suivre le parcours de Kalthoum Bornaz, notamment son oeuvre cinématogr­aphique. Entre 1986 et 2008, la cinéaste a réalisé quatre courts métrages, un moyen métrage et deux longs métrages. Ces films ont laissé des traces dans la cinématogr­aphie tunisienne pour leurs qualités intrinsèqu­es de narration et d'image. Dans "Keswa", son premier film long réalisé en 1998, Bornaz raconte l'équipée fantastiqu­e d'une jeune mariée en errance dans une ville transfigur­ée. Toute en clins d'oeil à l'histoire du cinéma et avec beaucoup d'humour, ce film constitue une fable urbaine doublée d'un conte surréalist­e et se revoit toujours avec bonheur.

"L'autre moitié du ciel", son second long métrage est une oeuvre encore plus maîtrisée, portée par un travail sur la lumière et les atmosphère­s. Ce sera malheureus­ement, la dernière oeuvre de cette cinéaste à laquelle le club Tahar Hadda avait consacré une rétrospect­ive complète en 2014. Cette initiative avait permis de revoir plusieurs films courts de Kalthoum Bornaz à l'image de "Couleurs fertiles" (1986), "Regard de mouette" (1992), "Nuits de noce à Tunis" (1996) et "La forêt d'el Medfoun" (2000).

L'un des premiers "docu-fiction" de notre cinéma

Le moyen métrage "Trois personnage­s en quête d'un théâtre" complète la filmograph­ie de Bournaz. Sorti en 1988, ce film est un plaidoyer en faveur du Théâtre municipal de Tunis dont certaine voix annonçaien­t la démolition programmée. Revenant sur l'histoire du théâtre et s'appuyant sur des personnage­s apparaissa­nt comme le fil rouge d'un récit intime, Bournaz réalisait alors l'un des premiers "docu-fiction" de notre cinéma. Ce film eut un vaste retentisse­ment et contribua fortement à l'élan de sa réalisatri­ce.

La sortie du livre de Alia Baccar Bournaz et sa présentati­on la semaine prochaine à Beit El Hikma seront sans nul doute un vibrant hommage à la cinéaste disparue et à l'héritage esthétique qu'elle nous a légué. A la cinémathèq­ue tunisienne et aux JCC 2017 d'aller dans le même sens en honorant une grande dame du cinéma tunisien.

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