Dublin rejette la proposition de Londres sur une frontière
Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney, a jugé hier que le rétablissement d’une frontière physique entre l’irlande et la province de l’ulster dans le cadre du Brexit constituerait une menace pour un processus de paix qui a exigé trente ans de négociations. «Nous ne pouvons pas avoir à nouveau une frontière physique sur l’île d’irlande qui créerait des barrières entre les communautés», a dit Simon Coveney à Reuters. «Cela créerait des tensions, cela affaiblirait le processus de paix qui a exigé trente années pour se construire», a poursuivi le ministre irlandais ajoutant que les options proposées pour l’instant par Londres «n’étaient pas convaincantes». Le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, a estimé pour sa part que trouver une solution à la question de la frontière en Irlande après le Brexit n’était pas «au-delà de l’intelligence humaine». «Je pense que nous pouvons travailler ensemble et parvenir à une solution sur ce sujet. Cela n’est pas au-delà de l’intelligence humaine», a commenté le chef de la diplomatie britannique participant à une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Tallinn en Estonie. Le gouvernement britannique avait également proposé l’instauration d’une frontière «invisible», sans toutefois préciser comment la frontière douanière serait contrôlée. D’après Simon Coveney, maintenir une frontière invisible sur l’île irlandaise serait plus facile si le Royaume-uni restait dans l’union douanière. Cette question du rétablissement d’une frontière physique est un des points d’achoppement dans les discussions entre Londres et Bruxelles car cette hypothèse laisse craindre une reprise des violences communautaires. Michel Barnier, qui dirige l’équipe de négociation de l’union européenne pour le Brexit, a déclaré jeudi être inquiet de la position de Londres sur sa future frontière avec l’irlande. Boris Johnson a, lui, dit avoir une confiance solide dans la capacité du ministre du Brexit, David Davis, de parvenir à un accord avec Bruxelles. Il a réaffirmé que les discussions sur le Brexit devaient être menées en même temps que celles sur les futures relations entre Londres et le bloc communautaire, une position que réfutent les négociateurs européens.