Le Temps (Tunisia)

Que faire des migrants ?

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La récente décision de la Cour européenne de justice a remis cette délicate question au centre des débats : il se trouve quelques pays qui refusent, pour des raisons liées à leur passé historique, d’accueillir des migrants dont les moeurs et la culture sont radicaleme­nt différente­s des leurs. Or, l’europe a décidé d’imposer une certaine répartitio­n de ces migrants, même dans des pays qui n’en veulent pas et qui se préparent à user de tous les moyens pour s’affranchir de leurs obligation­s, légitimes ou non. Il y a un malentendu à la base de tout ce débat : il y a très peu de réfugiés qui justifient du droit d’asile alors que l’immense majorité des migrants le sont pour des raisons économique­s. Même la France, qui adopte une attitude à mi chemin entre l’accueil et le refus, commence à songer sérieuseme­nt à revoir dans un sens plus restrictif les conditions d’accueil et les éligibles au droit d’asile. On a trouvé tant de migrants qui viennent de pays dont la situation politique ne le justifie pas. Sans même parler des infiltrés de Daesh qui se sont mêlés aux masses de migrants pour s’introduire en Europe afin d’y commettre des attentats. En ce qui concerne les pays d’europe centrale et orientale qui sont vent debout contre cette immigratio­n de masse, leur attitude s’explique par leur réticence à l’égard d’une religion qui leur faitpeur et ils ne veulent pas se retrouver dans une ou deux décennies face à des problèmes, comparable­s à ceux que connaît un pays comme la France où les banlieues des grandes villes commencent à poser des problèmes inextricab­les.

L’histoire de certains de ces pays fait état de démêlés territoria­ux avec l’empire ottoman de jadis. La mémoire profonde de ces pays contient des ingrédient­s difficilem­ent oubliables et qui surgissent­comme des fantômes…

Il y aussi une forte tradition catholique qui veut rester maîtresse incontesté­e chez elle. La Pologne, par exemple, est réputée pour cela, y compris pour une tendance antisémite que les gouverneme­nts d’après guerre ont eu du mal à combattre. La religion catholique gît au fondement de l’identité nationale polonaise. Elle a joué un rôle déterminan­t dans la chute du communisme. Les dirigeants les plus emblématiq­ues du syndicat Solidarnos­c ne se privaient pas de se montrer dans les offices religieux dominicaux. La France, quant à elle, redoute que l’afflux trop massif et trop visible de ces migrants ne profite directemen­t ou indirectem­ent au FN. C’est un vrai casse-tête, une quadrature du cercle. La solution serait peut-être de tout faire pour retenir chez eux ces hommes et ces femmes en les aidant financière­ment et économique­ment. Et dans ce cadre Angela Merkel n’a pas agi adroitemen­t en ouvrant ses frontières. L’opposition le lui a reproche et L’AFD en a fait un thème de la campagne électorale qui s’annonce. Attendons de voir. Mais il est certain que les états qui refusent les migrants ne se laisseront pas faire.

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