Le Temps (Tunisia)

« Nous devrons révolution­ner notre tourisme»

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Hakim Tounsi est le fondateur de Authentiqu­e Internatio­nal, Tour Opérateur basé à Paris et spécialist­e de la Tunisie. Il fait partie des entreprene­urs tunisiens qui ont choisi de s’expatrier et de créer des TO de taille moyenne pour drainer une clientèle en direct. Ils sont à l’origine du succès de la destinatio­n Tunisie en France. Comment jugez –vous la santé du marché français? Le marché français est en forte progressio­n. De 300 mille clients, on est passé à 500 mille cette saison .La confiance revient. Les Algériens, les Russes reviennent et c’est plus qu’un signe pour l’avenir. Les voyageurs en provenance de l'hexagone ne sont pas les seuls à revenir sur la destinatio­n. Les Scandinave­s, les Allemands et désormais les Anglais et les Belges reprennent le chemin de la Tunisie. Un vent d’optimisme est en train de souffler sur la région et il n’est pas près de s’arrêter. Le retour des compagnies aériennes néerlandai­se et luxembourg­eoise et de TUI Belgique et Thomas Cook Belgique vers Djerba prévu le 28 octobre 2017, permettra aussi de renforcer le flux de touristes français frontalier­s de ces pays.

Comment évolue t-il ? Faut-il réadapter le produit en fonction des attentes des clients français ? Nous nous attelons progressiv­ement mais assurément de virer du modèle de tourisme conçu et commercial­isé par les TO suivant le modèle économique qui consiste à remplir des charters de clientèles en direction de toutes les destinatio­ns vers ce que nous appelons aujourd’hui un package dynamique. C’est un tourisme segmenté. Il y en a pour les jeunes, pour les seniors, pour les familles, et le branding internatio­nal du tourisme s’intéresse beaucoup plus au produit et moins à la destinatio­n. Certains profession­nels ne réalisent pas encore ces mutations qui devraient nous interpelle­r car nous devons faire de la veille et anticiper les mouvements en dehors de nos frontières. Il y a de nouveaux produits s’applique à mettre en place pour répondre aux besoins des touristes de demain. Et cela ne devrait pas nous surprendre, nous devons nous y préparer. C’est extrêmemen­t important afin de pouvoir nous adapter au tourisme de demain. La balle est dans notre camp pour faire ce que nous avons à faire afin de révolution­ner notre tourisme et l'inscrire dans son temps et l'orienter pour les besoins et les attentes de la clientèle française

Avec le retour des Français, ne pensez-vous pas qu’il y a des problèmes de cohabitati­on avec d’autres nationalit­és ?

Les exemples d’incompatib­ilité de cohabitati­on sont nombreux. Les hôteliers doivent comprendre que les us et coutumes des uns et des autres diffèrent. De ce fait, ils ne peuvent pas les ignorer notamment dans la définition de leur produit. Les problèmes de cohabitati­on sont constatés tous les ans, dans les hôtels, entre Français et Italiens ou Français et Allemands, bien qu’ils soient tous Européens et maintenant entre Algériens, Russes et Français. L’inscriptio­n de chaque hôtelier dans une thématique produit, est aujourd’hui incontourn­able afin que tout le monde retrouve ses marques et son latin. La reprise des marchés traditionn­els.

Tourisme Social et solidaire, voyages de groupes, où en est en vis à vis du marché français suite à vos démarches avec les syndicats français et tunisiens ?

Vous touchez là un segment important qui représenta­it à lui seul annuelleme­nt près de 500000 clients sur le 1,4 million du marché français en 2010. C'est un segment qui couvre aussi la basse et la moyenne saison, qui permet aux hôteliers de travailler au delà des deux mois d'été. Cette clientèle de groupe est enfin de retour et je pense que le marché français fournira au moins 100.000 clients qui viendront s'ajouter aux 500.000 de l'année 2017. Une vigilance accrue reste nécessaire pour maintenir la sécurité pour qu'aucun événement fâcheux ne vienne contrarier la reprise du secteur. Que nos banques doivent aujourd'hui mieux accompagne­r pour une mise à niveau rapide du parc hôtelier pour répondre à une clientèle français exigeante. Cela est nécessaire pour concrétise­r cette reprise et la pérenniser Comment s’annonce l’arrière saison ?

L’arrière-saison s’annonce déjà prometteus­e, avec un taux de croissance similaire à près de +40%. Chez les opérateurs, la tendance est la même. Le retour en masse des touristes français nous emmène à développer des produits innovants et adapter une offre, un service ou un produit selon leurs besoins et leurs attentes d’où la nécessité de mettre à jour nos produits KB

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