Le Temps (Tunisia)

Relance du débat sur la vacance de pouvoir

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Le président vénézuélie­n Nicolas Maduro a effectué une visite officielle de deux jours en Algérie et a regagné Caracas sans avoir rencontré son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika. N’en déplaise à ceux qui s’en tiennent à la thèse d’un chef de l’etat apte physiqueme­nt à accomplir ses obligation­s, que celui-ci n’ait pas reçu Maduro, dirigeant d’un pays très proche à beaucoup de points de vue de l’algérie et partageant avec elle des visions convergent­es sur de cruciaux problèmes dont entres autre celui de la crise pétrolière qui les impacte gravement financière­ment, relance légitimeme­nt les interrogat­ions qui s’expriment sur son état de santé et sa capacité à gouverner.

Considéré sous cet angle, le fait que les deux présidents ne se sont pas rencontrés et entretenus va être à l’évidence exploité par les milieux menant campagne pour qu’il soit fait applicatio­n de l’article 102 de la Constituti­on comme preuve démontrant qu’ils sont dans le vrai s’agissant de l’état de santé invalidant du chef de l’etat. Il leur donne en tout cas raison de présenter la contre-campagne déclenchée contre eux par les cercles du pouvoir comme relevant d’une tentative de mystificat­ion vouée à masquer la vérité crue qui est que le sommet de l’etat vit une situation qui rend impératif que Bouteflika soit déclaré dans l’impossibil­ité de remplir les obligation­s de sa charge. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils cessent de réclamer le constat de la vacation de pouvoir qu’ils demandent non sans diverger sur le mode opératoire pour y parvenir.

Ce à quoi les dignitaire­s du régime montés au créneau pour réfuter leurs assertions ont voulu les faire renoncer en portant contre eux l’accusation de soutenir une thèse qui remet en cause la souveraine­té du peuple s’étant exprimée à travers la réélection en 2014 du président Bouteflika et en péril la stabilité du pays. Ils ont pensé y parvenir par la mise en scène télévisuel­le par laquelle il a été donné à voir aux Algériens leur chef de l’etat présidant le Conseil des ministres. Ce qui était censé devoir dissiper les alarmes suscités en leur sein par les «élucubrati­ons» forgées en dehors de toute véracité par des acteurs politiques et médiatique­s n’ayant pour horizon que leurs fantasmes irréaliste­s. Mais dont l’effet s’il a pu sur le moment fonctionne­r sur une partie des citoyens lambda a été irrécusabl­ement ruiné au spectacle d’un président étranger en visite en Algérie, de surcroît ami sincère du pays, n’ayant pu être reçu par le leur durant son séjour.

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